«C’est une mission et pas un cycle d’entraînements. L’objectif est de dissuader l’agression [russe] dans les pays baltes et en Pologne. Nous sommes pleinement prêts à utiliser la force létale», a déclaré un lieutenant-colonel de l’armée américaine, Steven Gventer, lors d’une conférence de presse le 20 mars en commentant le déploiement d’un bataillon de l’OTAN en Pologne.
Un groupement tactique de l’Alliance atlantique sera déployé début avril dans la ville d’Orzysz, à 220 kilomètres au nord-est de Varsovie et comprendra plus de 900 militaires américains, près de 150 militaires britanniques et 120 militaires roumains, selon Reuters.
Mais ce déploiement «n’est pas la totalité de la réponse de l’OTAN» à Moscou, a noté un major de l’armée américaine Paul Rothilsberger. L’Alliance enverra également trois autres bataillons multinationaux dans les pays baltes qui seront opérationnels d’ici juin 2017. Un total de 4 000 militaires de l’OTAN ainsi que des chars et des véhicules blindés seront déployés en Lituanie, Lettonie, Estonie et Pologne pour «se défendre contre des incursions russes potentielles».
Le renforcement de la présence militaire près des frontières russes est justifié par l’OTAN comme une nécessité de rassurer les alliés de l’Alliance en Europe de l’Est face à la menace russe présumée. Le bloc affirme que ses actions sont une réponse au rattachement de la Crimée à la Russie et à l’implication présumée de Moscou dans le conflit ukrainien.
La Russie a de son côté critiqué à nombreuses reprises ce renforcement de la présence de l’OTAN qu’elle qualifie de menace pour sa sécurité nationale. En février dernier, le président russe Vladimir Poutine a blâmé l’OTAN pour la mise en danger de la paix mondiale en essayant de provoquer un conflit avec Moscou via sa «nouvelle mission officielle de dissuader la Russie». Et plus tôt en février, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Mechkov avait estimé que les mesures de l’OTAN augmentaient considérablement le risque d’incidents entre l’Alliance et les forces russes.