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Attaque au large du Yémen : l'ONU demande une enquête

L'ONU a demandé à toutes les parties au conflit du Yémen de faire la lumière sur l'attaque qui a pris pour cible un navire de migrants somaliens la semaine dernière au large des côtes yéménites, faisant plus de quarante morts.

«Beaucoup de questions restent sans réponse sur les circonstances de cet horrible incident. Nous appelons toutes les parties au conflit à mener des enquêtes appropriées pour établir les responsabilités et empêcher que cela ne se reproduise», a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi dans un communiqué publié après une tragédie au large de côtes yéménites qui a emporté plus de 40 vies ce 17 mars.

«Les civils subissent de façon disproportionnée le conflit et la crise humanitaire au Yémen», a déploré Filippo Grandi, ajoutant que «seule une solution politique [pouvait] mettre un terme aux souffrances et à la misère actuelles».

Plus de quarante refugiés somaliens (42 selon l'ONU), dont des femmes et des enfants, ont été tués dans la matinée du 17 mars dans l'attaque d'une embarcation à bord de laquelle se trouvaient quelque 150 réfugiés, au large de Hodeida, en mer Rouge. L'origine de l'attaque n'a pas encore été déterminée.

Selon un responsable des garde-côtes, Mohamed al-Alay, interrogé par Reuters, les réfugiés se dirigeaient du Yémen vers le Soudan quand leur bateau aurait été attaqué par un hélicoptère Apache. L'agence Saba, contrôlée par les rebelles chiites Houthis, a de son côté affirmé que ces réfugiés avaient été attaqués en mer Rouge par l'aviation légère de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.

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La coalition arabe sous commandement saoudien, qui soutient le pouvoir yéménite dans sa lutte contre les rebelles, a répété, dans un communiqué diffusé le 19 mars, qu'elle «n'était pas responsable de l'attaque» et qu'«il n'y avait pas eu de tirs de la part des forces de la coalition [le 17 mars] dans la zone».

Elle a demandé que le port de Hodeida soit placé immédiatement sous la supervision des Nations unies.

Sur les trois millions de Yéménites qui ont fui les combats, deux millions ne sont toujours pas rentrés chez eux. Le Yémen accueille également près de  280 000 réfugiés et demandeurs d'asile, la plupart originaires de Somalie.