«Il n'existe pas de compte où sont enregistrées des dettes au sein de l'OTAN», a déclaré Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel, dans un communiqué, en ajoutant que les dépenses en faveur de l'OTAN ne devaient pas être le seul critère pour mesurer les efforts militaires de l'Allemagne.
Le 18 mars, le président américain a écrit sur son compte Twitter que l'Allemagne devait «d'énormes sommes d'argent à l'OTAN» et que «les Etats-Unis devaient être payés davantage pour la défense très puissante et très coûteuse qu'ils fournissent à l'Allemagne».
Lors de cette rencontre, Angela Merkel avait réaffirmé que son pays entendait respecter un engagement pris à l'OTAN en 2014, qui prévoit que les pays membres augmentent leurs dépenses militaires jusqu'à hauteur de 2% de leur Produit intérieur brut dans un délai de 10 ans. Sa ministre de la Défense a toutefois précisé que l'augmentation promise des dépenses militaires ne concernerait pas seulement l'OTAN.
«Vouloir lier les 2% que nous voulons atteindre au milieu de la prochaine décennie seulement à l'OTAN est erroné», a-t-elle déclaré dans un communiqué. «Les dépenses militaires sont destinées aussi aux missions de paix dans le cadre de l'ONU, à nos missions européennes et à notre contribution à la lutte contre Daesh», a argumenté la ministre, membre du parti conservateur de la chancelière.
En réponse aux exigences de l'administration Trump, elle a convenu qu'il fallait «une répartition équitable» des dépenses militaires entre alliés.
Mais cela passe à la fois par la modernisation de l'OTAN, ainsi que par «une union européenne de la Défense» et des investissements dans l'ONU, a-t-elle précisé, au moment où les Etats-Unis veulent réduire leur contribution au budget des Nations unies. Cette passe d'armes entre Washington et Berlin sur l'OTAN confirme que l'entrevue entre le président américain et celle qui est considérée comme la dirigeante la plus influente en Europe n'a guère contribué à apaiser les sujets de tension entre les deux pays.