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Face au blocage du nouveau décret migratoire, Trump promet d'aller «jusqu'à la Cour suprême»

Un juge fédéral américain a bloqué, pour l'ensemble des Etats-Unis, la deuxième version du décret anti-immigration de Trump. Pour le président américain, il s’agit d’«un abus de pouvoir sans précédent» et il entend aller jusqu’à la Cour suprême.

A quelques heures seulement de l'entrée en vigueur de la deuxième version du décret anti-immigration, qui avait pourtant été expurgé de ses éléments les plus contestés, le magistrat de Hawaï Derrick Watson a estimé dans son jugement que la suspension temporaire du décret éviterait un «préjudice irréparable».

Pendant une réunion publique à Nashville, dans le sud des Etats-Unis, le président américain a dénoncé la décision «erronée» d'une justice qui, selon lui, commet ainsi «un abus de pouvoir sans précédent». Il a promis d'aller jusqu'à la Cour suprême.

Pour justifier sa décision, le juge Watson s'appuie notamment sur plusieurs déclarations de Donald Trump à l'égard des musulmans pour conclure que le décret comporte «des preuves significatives et irréfutables d'animosité religieuse». Sa décision fait référence à des propos de campagne de Donald Trump, qui s'était alors prononcé pour une interdiction d'entrée des musulmans sur le territoire américain.

Le texte, qui interdit l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans, devait être appliqué à partir du 16 mars à 4h GMT. Le second décret, désormais bloqué, prévoyait de fermer temporairement les frontières américaines aux réfugiés du monde entier et de suspendre l'octroi de visas durant 90 jours pour les ressortissants iraniens, libyens, syriens, somaliens, soudanais et yémenites. Le dispositif, qui ne concerne plus l'Irak et exempte les détenteurs de visas et de «cartes vertes», sésame des résidents permanents, était pourtant atténué par rapport au premier décret adopté le 27 janvier. Son application avait été bloquée le 3 février. Cette décision d'un juge de Seattle, James Robart, avait ensuite été validée par une cour d'appel de San Francisco, le 9 février, poussant le président républicain à revoir sa copie.

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