International

Kiev impose un blocus aux zones rebelles, Moscou met en garde contre une «catastrophe humanitaire»

Rejoignant l’action de groupes radicaux ukrainiens, Kiev a décidé de bloquer l'ensemble des moyens de transports desservant les territoires tenus par les rebelles séparatistes de l’Est du pays, une décision qui inquiète Moscou.

Le président du parlement ukrainien Oleksandr Tourtchynov, a déclaré le 15 mars que Kiev suspendait officiellement tous les moyens de transports desservant les zones tenues par les rebelles, dans l'Est du pays. «Une exception sera faite pour les convois humanitaires», a assuré le président ukrainien Petro Porochenko, cité par l’agence de presse russe TASS.

Aussitôt, les autoroutes et voies ferrées menant à la ligne de contact ont été bloquées par la Garde nationale et la police ukrainienne.

Oleksandr Tourtchynov a souligné que le blocus serait maintenu jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu et un retrait des armes, prévus dans les accords de Minsk de février 2015, soient mis en place. Une autre condition à la levée du blocus est que les entreprises locales passées sous le contrôle des autorités du Donbass reviennent sous juridiction ukrainienne.

Les rebelles sécessionnistes de Donetsk ont pour leur part estimé que la mesure prise par Kiev était contraire aux accords de Minsk. «En réponse au blocus des autorités ukrainiennes, nous avons introduit des mesures de représailles» a indiqué le dirigeant de la république autoproclamée Alexandre Zakhartchenko à l’agence de presse de Donetsk, DAN.

Moscou met en garde

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé une mesure qui «va à l'encontre du bon sens» et a mis en garde contre une possible «catastrophe humanitaire».

Fin janvier, des radicaux ukrainiens avaient introduit un blocus concernant le transport de charbon en provenance du Donbass. Les autorités ukrainiennes avaient alors critiqué cette mesure, expliquant qu'elle perturbait le bon fonctionnement de leurs industries, dépendant largement du type de charbon présent dans la région séparatiste.

Le 13 mars, elles avaient finalement décidé d'interpeller des dizaines d'activistes afin de mettre un terme au blocus et de permettre aux convois de marchandises de repartir.