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Quand des élus américains se plaignent que l'USAID et George Soros «fomentent des insurrections»

Des membres du Congrès ont écrit au Secrétaire d'Etat Rex Tillerson pour qu'il mette fin à ce qu'ils estiment être une politique d'ingérence menée par l'USAID et Geroge Soros, en s'appuyant sur l'exemple de la Macédoine.

Le courrier envoyé le 14 mars par sept membres du Congrès des Etats-Unis au Secrétaire d'Etat Rex Tillerson, le responsable de la politique extérieur américaine, pourrait faire l'effet d'une bombe.

Les élus dénoncent, sous un vernis humanitaire, un système d'ingérence dans les affaires internes de la Macédoine de l'agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), qui s'appuie sur l'Open Society du sulfureux financier américano-hongrois George Soros.

Dans ce document, les membres du Congrès décrivent comment l'USAID a accordé des subventions à l'Open Society pour qu'elle mette en œuvre un agenda politique marqué très à gauche et déstabilise le gouvernement élu.

«Au cours des dernières années, la Mission américaine est activement intervenue dans les partis politiques macédoniens, elle a façonné ses médias et sa société civile, favorisant certains groupes au détriment d'autres», explique l'élu républicain Christopher Smith, un des signataires.

Le représentant du Texas Louie Gohmert affirme quant à lui que des parlementaires macédoniens lui ont confié que le gouvernement américain de la précédente administration s'était proposé de les aider, à la condition expresse qu'ils votent certaines lois, citant par exemple le mariage homosexuel. «Nous sommes en train d'essayer de forcer des pays à abandonner leurs croyances», affirme le représentant du Texas.

Un avis partagé en Macédoine, où les mouvements de la société civile pour dénoncer l'influence de l'USAID et de George Soros prennent de l'ampleur.

«Nous sommes témoins de la prise de contrôle de la totalité de la société civile et de son instrumentalisation [par l'USAID et l'Open Society]. C'est inacceptable et va bien au delà des principes de bases de ses organisations», a notamment déclaré le journaliste macédonien Nikola Srbov du média en ligne Kurir.

Si le petit Etat de l'ex-Yougoslavie et ses 2,1 millions d'habitants ont été pris pour cible, ce n'est évidemment pas le seul. L'Albanie voisine, pourtant membre de l'OTAN, a subi le même traitement de faveur selon les élus. Ils expliquent comment les experts de l'Open Society, financés par l'USAID, ont écrit la réforme judiciaire du pays qui donne le pouvoir judiciaire au Premier ministre de gauche, et déstabilise ainsi le gouvernement conservateur.

L'Amérique latine, l'Afrique, cibles de l'USAID et George Soros

Mais pour les signataires du courrier, dont fait partie le sénateur et ancien candidat à la présidentielle Ted Cruz, la Macédoine et l'Albanie ne sont qu'une fenêtre sur des maux bien plus profonds. «Il est troublant de constater que cette attitude est devenue un défaut pour beaucoup de nos ambassades, de l'USAID et de nos consulats à travers le monde», poursuit en effet le courrier.

Les élus notent qu'il est fréquent pour des dirigeants étrangers, citant sans plus de précisions des pays d'Amérique latine et d'Afrique, de se plaindre lors de leur visite à Washington que «les impôts des américains sont dépensés de façon contreproductive dans leurs pays respectifs».

Ils concluent leur courrier sans ambiguïté, estimant que les impôts des américains ne devraient pas servir à «fomenter des insurrections», et devraient au contraire «respecter la souveraineté nationale et la société civile».

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