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Les forces libyennes pro-Haftar reprennent le contrôle de sites pétroliers

Les troupes du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort des autorités de l'est de la Libye, ont annoncé la reprise de deux importants sites pétroliers qui étaient tombés aux mains de groupes armés rivaux.

«Les forces armées ont libéré le Croissant pétrolier», (région du nord-est du pays), a déclaré Ahmad al-Mesmari porte-parole de l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar.

Ahmad al-Mesmari a fait état de dix morts et 18 blessés au sein des forces de l'ANL dans l'offensive lancée dans la matinée du 14 mars. «La bataille n'est pas finie», a-t-il dit, assurant : «Nous allons traquer l'ennemi jusque dans ses camps.»

Un autre porte-parole de l'ANL, Khalifa al-Abidi, et le chef des Gardes des installations pétrolières loyaux à Haftar, le général Meftah al-Megaryef, avaient annoncé plus tôt la reprise de Ras Lanouf et d'Al-Sedra, deux des quatre principaux sites du Croissant pétrolier libyen.

L'ANL avait annoncé le 14 mars avoir lancé une offensive pour reprendre ces deux sites dont les Brigades de défense de Benghazi (BDB), composées notamment de combattants islamistes, s'étaient emparées le 3 mars.

Les forces loyales au maréchal, personnalité controversée en Libye, qualifient de «terroristes» les BDB dont un des dirigeants, Basset al-Chairi a confirmé à l'AFP la perte de Ras Lanouf sans donner d'autres détails.

Déchirée par des luttes de pouvoir et en proie à une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux autorités rivales : le gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli et un gouvernement basé dans l'est du pays et lié au maréchal Haftar.

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Le GNA a nié tout lien avec l'escalade militaire dans le Croissant pétrolier, mais le centre de réflexion International Crisis Group estimait la semaine dernière dans un rapport qu'il entretenait des liens «complexes et ambigus» avec les BDB.

 L'ONU «inquiète»

Les BDB ont été formées en 2016 par des combattants, notamment des islamistes, chassés de Benghazi par l'Armée nationale libyenne de Haftar. Elles affirment que leur objectif n'est pas de s'emparer des sites pétroliers mais de retourner à Benghazi, plus à l'est, où l'ANL continue de faire face à des poches de résistance de groupes islamistes.

Les forces pro-Haftar avaient pris le contrôle en septembre 2016 des quatre principaux sites pétroliers de Libye – Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra – qui assurent l'essentiel des exportations libyennes d'or noir. Mais la perte de Ras Lanouf et Al-Sedra avait semé le doute sur les capacités militaires de l'ANL, qui doit sa supériorité notamment à ses forces aériennes et à l'appui qui lui est fourni par des pays comme l'Egypte et les Emirats arabes unis.

Le maréchal Haftar accuse ses rivaux d'être des «terroristes» et de recevoir le soutien de pays comme la Turquie, le Qatar et le Soudan.

L'ONU s'est déclarée le 14 mars «profondément inquiète» face aux combats dans le Croissant pétrolier, où les deux parties se seraient apparemment livrées à des exécutions sommaires, des tortures et d'autres violations du droit international.