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«Leur nature est pourrie» : quand Erdogan accuse les Pays-Bas du massacre de Srebrenica

Alors que le ton est monté récemment entre Ankara et La Haye suite à une série d’incidents diplomatiques, le président turc a accusé les Pays-Bas d’être responsables du plus gros massacre en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

«Nous connaissons les Pays-Bas et les Néerlandais depuis le massacre de Srebrenica. Nous savons à quel point leur nature est pourrie depuis leur massacre de 8 000 Bosniaques», a lancé Recep Tayyip Erdogan dans un discours à la télévision turque le 14 mars.

Le dirigeant faisait référence à une tuerie qui a eu lieu en 1995 durant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Une force de 110 Casques bleus néerlandais présente dans l'enclave de Srebrenica n'avait, à l'époque, pas pu empêcher une force serbe bosniaque emmenée par Ratko Mladić de pénétrer dans la zone, pourtant déclarée «zone de sécurité» par l'ONU, et d'y tuer des milliers de musulmans. Une enquête sur le massacre avait conduit le gouvernement néerlandais à démissionner en 2002. 

Depuis que le ministre des Affaires étrangères a été empêché de participer à un meeting pro-Erdogan aux Pays-Bas en vue d’un référendum en Turquie, les incidents diplomatiques se succèdent. La ministre turque des Affaires familiales a été empêchée de pénétrer dans le consulat à Rotterdam, provoquant la colère d’Ankara, qui a fait boucler l’ambassade néerlandaise sur place. Le président Erdogan a ensuite, à deux reprises, qualifié le gouvernement néerlandais de nazi.

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