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Au moins 48 morts dans l'effondrement d'une montagne d'ordures en Ethiopie

Les victimes, principalement des femmes et des enfants, font partie des nombreuses personnes vivant dans cette immense décharge à ciel ouvert. Le gouvernement affirme qu'il avait déployé un plan de relogement avant la catastrophe.

Pas moins de 48 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont perdu la vie lors de l'éboulement d'une montagne d'ordures à proximité de la capitale Addis-Abeba le 11 mars. De nombreuses maisons de fortune installées dans ce qui est devenu l'un des plus grands bidonvilles du pays ont été emportées et plusieurs personnes sont portées disparues.

Selon le maire de la ville, Diriba Kuma, le nombre de personnes présentes sur les lieux lors de la tragédie est estimé à 150. 37 personnes ont été blessées et transférées vers les hôpitaux de la ville pour y recevoir des soins. Les secours poursuivent les recherches d'autres victimes ensevelies. Ce sont, pour la plupart, des habitants du bidonville qui étaient en train de fouiller l’amoncellement d'ordures lorsque celui-ci s'est effondré.

Les causes du déclenchement de l'éboulement ne sont pas encore élucidées. Néanmoins, plusieurs témoins interrogés par Euronews estiment que la reprise des dépôts d'ordure pourrait en être responsable. «Nous avions demandé à ce que les ordures ne soient plus déposées au sommet de la montagne : je crois que la décision des autorités de la ville de recommencer à y déverser des ordures, il y a plusieurs mois, est la raison principale de cet accident» déclare ainsi un habitant du bidonville.

On ignore si de nouveaux éboulements sont susceptibles de se produire prochainement. Le monticule ayant sans doute été déstabilisé par l'incident du 11 mars, cette hypothèse est loin d'être improbable.

Interrogé par CNN, le ministre éthiopien de la Communication, Negeri Lencho, a évoqué un «triste événement» tout en assurant que son gouvernement avait déjà entamé un plan de relogement des habitants du bidonville avant que la catastrophe n'ait lieu. L'immense décharge à ciel ouvert devrait par ailleurs être transformée en usine de recyclage permettant de produire 25 mégawattheures.

Les décharges, recelant de nombreux déchets parfois toxiques, sont assez souvent l’unique moyen de subsistance des familles les plus pauvres en Ethiopie ainsi que dans plusieurs autres pays d'Afrique. De nombreuses personnes risquent leur vie sur ces hauts amoncellements de déchets à la recherche d’objets pouvant avoir de la valeur. Régulièrement en proie à des troubles politiques, l'Ethiopie se classe toujours parmi les pays les plus pauvres du monde et doit affronter des épisodes de sécheresse et de pénuries assez fréquents.

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