Après l'interdiction par les Pays-Bas d'un meeting que devaient tenir deux ministres turcs à Rotterdam samedi 11 mars, de nombreux soutiens du président turc Recep Tayyip Erdogan se sont rassemblés devant le consulat de Turquie le soir-même afin de manifester leur mécontentement.
Plusieurs projectiles, dont des bouteilles en verre, des pierres ou des objets enflammés ont été lancés sur les policiers dépêchés sur place pour sécuriser ce rassemblement spontané. Les forces de l'ordre ont dû recourir au canon à eau pour disperser les manifestants.
Avant que les heurts n'éclatent, les manifestants ont dénoncé, dans une ambiance survoltée, la décision du gouvernement néerlandais de refuser au ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, d'atterrir à Rotterdam. Le même jour, Amsterdam a en outre expulsé vers l'Allemagne la ministre turque de la Famille qui avait pourtant été prévenue à l'avance qu'elle n'était pas la bienvenue aux Pays-Bas.
Le torchon brûle entre les Pays-Bas et la Turquie
Les relations entre Ankara et Amsterdam sont au plus mal, alors que le ton monte entre les deux pays. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assimilé à des «pratiques nazies» l'annulation des ces rassemblements durant lesquels devaient s'exprimer certains de ses ministres, allant jusqu'à agiter la menace de sanctions. De son côté, le gouvernement des Pays-Bas a qualifié d'«irresponsable» la venue sur son territoire de la ministre de la Famille.
Entre 400 000 et 500 000 citoyens turcs résident aux Pays-Bas. En pleine campagne pour l'approbation de la réforme constitutionnelle proposée par le président Recep Tayyip Erdogan, la diaspora turque en Union européenne constitue un enjeu électoral de poids pour son gouvernement. A l'inverse des Pays-Bas, ou encore de l'Allemagne, qui ont interdit ce genre de rassemblements politiques, la France a, pour sa part, accepté d'accueillir un meeting du ministre des Affaires étrangères turc ce dimanche 12 mars à Metz.