«La visite de la ministre Fatma Betul Sayan Kaya était irresponsable. Par des contacts avec les autorités turques, nous avions fait savoir de manière répétée que Fatma Betul Sayan Kaya n'était pas la bienvenue aux Pays-Bas. [...] Mais elle a quand même décidé de faire le voyage», a déclaré le gouvernement néerlandais dans un communiqué après qu'elle avait été empêchée par la police néerlandaise de pénétrer dans le consulat turc à Rotterdam.
«Nous sommes là depuis quatre heures», avait-elle déclaré à l'antenne de la télévision turque NTV. «La police néerlandaise ne m'autorise pas à entrer dans le consulat», a-t-elle poursuivi.
Les Pays-Bas précisent dans le communiqué qu'après des consultations, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son chef de la diplomatie Bert Koenders ont décidé que Fatma Betul Sayan Kaya recevrait instruction de quitter le pays par la frontière allemande.
Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, a déclaré pour sa part que la ministre turque était sur la route entre Rotterdam et l'Allemagne, reconduite à la frontière par la police néerlandaise.
«Elle a été expulsée vers le pays d'où elle était venue», a dit le maire, ajoutant qu'après plusieurs heures de négociations il s'était révélé «impossible de trouver une solution».
Les Pays-Bas, en pleine campagne électorale, ont interdit le 11 mars à l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu d'atterrir. Le ministre devait assister à un meeting organisé pour la communauté turque à Rotterdam dans le cadre de la campagne du référendum prévu en Turquie le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en dénonçant des «vestiges du nazisme». Des propos qualifiés de «fous» et «déplacés» par le Premier ministre néerlandais.
«Lors d'échanges entre les Pays-Bas et la Turquie, nous avons bien fait comprendre que nous ne pouvons pas compromettre l'ordre public et la sécurité de notre pays», a déclaré le gouvernement néerlandais dans son communiqué.
Selon La Haye, «la recherche d'une solution raisonnable s'est révélée impossible, et les attaques verbales qui ont suivi aujourd'hui de la part des autorités turques sont inacceptables». Le gouvernement reste toutefois «déterminé à dialoguer avec la Turquie», ajoute le communiqué.
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