Un nouvel élément émerge des documents contenus dans le lot Vault 7 diffusés par WikiLeaks : la CIA est en mesure de masquer ses propres actions de piratage et de faire croire qu'elles sont le produit d'un autre acteur, comme la Russie ou la Chine.
WikiLeaks montre comment, à travers le programme Remote Development Branch (RDB) «Umbrage», la CIA collecte, enregistre et archive les techniques de piratage utilisées par d'autres acteurs. L'agence de renseignement peut par la suite les réutiliser, en laissant les «empreintes» des créateurs de ces programmes malveillants et agir ainsi de façon «invisible». Toute technique de piratage laisse en effet des «empreintes» qui, une fois analysées, permettent de définir qui en est à l'origine.
Le programme Umbrage de la CIA a donc deux objectifs : s'approprier les techniques de piratage utilisées par les autres, mais aussi, les faire accuser lorsque l'agence américaine les utilise pour son propre compte.
Le piratage du parti démocrate
A l'aune de ces informations, une nouvelle lecture des accusations portées contre la Russie, qui aurait piraté les serveurs du parti démocrate américain, se fait jour. Kim Dotcom, célèbre défenseur des libertés du net et ennemi intime du gouvernement américain ne s'est d'ailleurs pas privé de soulever cette hypothèse.
L'entreprise Crowdstrike, spécialisée dans la sécurité informatique et proche du think tank Atlantic Council, a révélé que les pirates informatiques avaient laissé «des indices» qui accusaient des hackers russes, une assertion maintes fois reprises par les responsables américains, bien que jamais étayée.
Selon Crowdstrike, le programme informatique malveillant retrouvé dans les ordinateurs du parti démocrate était programmé pour communiquer avec les adresses IP associées aux Fancy Bears et aux Cozy Bears, des groupes que l'entreprise accuse d'être contrôlés par les services de renseignements russes.
Mais la révélation de l'existence du programme Umbrage laisse Michael Maloof, un ancien responsable du Pentagone, songeur. Interrogé par RT, il s'est ouvertement demandé si la technique n'avait pas été utilisée par la CIA pour faire accuser la Russie d'avoir piraté les serveurs du parti démocrate : «C'est la grande question.»
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