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Révélations de Wikileaks : Berlin veut une enquête sur l’existence d’une base de la CIA à Francfort

Au lendemain de la publication par WikiLeaks de documents affirmant que le consulat américain de Francfort aurait servi de base logistique aux opérations de piratages de la CIA en Europe, la justice allemande a décidé d'ouvrir une enquête.

«Nous allons ouvrir une enquête afin de déterminer s'il y a des preuves d'agissements criminels et afin d'identifier les auteurs», a déclaré un porte-parole du parquet fédéral allemand, le 8 mars. Une réponse la publication, la veille, par WikiLeaks d'un document attestant de l'existence d'une véritable base secrète à Francfort, permettant à la CIA de lancer des cyberattaques en Europe.

D'après ce document, ce n'est rien de moins que le consulat américain de Francfort qui aurait servi de centre opérationnel pour des opérations d'espionnage et de piratage informatique de l'agence.

Le 7 mars 2017, Wikileaks avait publié près de 9 000 documents présentés comme provenant de la CIA, précisant qu'il s'agissait de la plus importante publication de matériels secrets du renseignement jamais réalisée.

Pour le site créé par l'Australien Julian Assange, ces documents prouvent que la CIA opère comme la NSA, la principale entité de surveillance électronique des Etats-Unis, mais avec une supervision moindre.

Selon les documents du lot Year Zero, la CIA a développé un code informatique, le code «24 zero day» qui permet de prendre le contrôle des smartphones fonctionnant avec le système d'exploitation d'Apple, iOS, et celui de Google, Android. 

La CIA aurait ainsi élaboré plus d'un millier de programmes malveillants, virus, chevaux de Troie et autres logiciels pouvant infiltrer et prendre le contrôle d'appareils électroniques. L'agence américaine serait même en mesure d'activer le micro d'un téléviseur connecté pour entendre ce qui se passe dans une pièce.

Ce n'est pas la première fois que WikiLeaks fait des révélations sur l'ampleur des activités d'espionnage des agences de renseignement américaines. En 2015, le site lanceur d'alertes avait diffusé les preuves de l'interception des conversations d'Angela Merkel, dont la NSA a piraté le téléphone durant des années.

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