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Pour le Kremlin, «l’hystérie» antirusse des médias américains nuit à ses relations avec Washington

Dans une interview accordée à CNN, le porte-parole du Kremlin a démenti que le fait que Moscou se soit ingéré dans les affaires internes américaines. Dmitri Peskov a aussi mis en garde contre la diabolisation de la Russie par les médias américains.

«Nous n’avons pas la moindre intention d’intervenir [dans les affaires internes des Etats-Unis]. La seule chose que je peux vous dire, c’est que toute cette hystérie et l’opinion publique, l’hystérie à Washington et l’hystérie dans les médias américains, ça nuit beaucoup à l’avenir de nos relations bilatérales», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision américaine CNN.

En réfutant les allégations sur le piratage des élections présidentielles américaines par la Russie, Dmitri Peskov a fait remarquer que ceux, aux Etats-Unis, qui pensaient que la Russie était en mesure de compromettre les élections et de manipuler des hommes politiques américains faisaient ressembler la démocratie américaine à «un pays faible». «Il est temps que quelqu’un aux Etats-Unis pense : "Sommes-nous si faibles qu’un pays peut intervenir dans nos affaires internes et influencer notre système électoral ?"», a souligné le porte-parole du Kremlin, qualifiant un tel scénario d’«inimaginable».

A ses yeux, cette campagne de diabolisation de la Russie aux Etats-Unis sert à «faire passer la Russie pour un pays toxique». Dmitri Peskov a notamment employé le terme d'«extrémisme émotionnel».

Amélioration des relations russo-américaines toujours possible

Alors que les relations russo-américaines se sont considérablement dégradées ces dernières années, Moscou espère qu’elles pourront s'améliorer à long terme. Le porte-parole de Kremlin a noté que pour le moment, le climat n'était pas propice pour le dialogue entre les deux pays, ajoutant que la Russie avaient besoin de considérer les Etats-Unis comme «un partenaire prévisible».

Il ne faut donc pas s'attendre à une amélioration des relations à court terme, a prévenu Dmitri Peskov. Il a cité comme exemple, ses «amis chinois» qui «ne raisonnent pas en terme de jours, de mois ou même d’années». «Ils pensent en termes de dizaines d’années, de centaines d’années, alors inévitablement, nos relations se normaliseront», a-t-il fait remarquer.

«Chasse aux sorcières» aux Etats-Unis pour des contacts présumés avec la Russie

Lors des élections présidentielles américaines de l'année dernières, les médias américains se sont largement fait l'écho du rôle présumé de la Russie dans le piratage des serveurs du Comité national démocrate (CND) dans le but de favoriser Donald Trump. Après l’investiture de ce dernier, le 20 janvier, les spéculations quant à l’implication du Kremlin dans sa victoire, loin de diminuer, se sont accrues. Ainsi, plusieurs responsables de l’administration Trump ont été accusés d'avoir été en contact avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis Sergueï Kislyak avant leur entrée en fonction.

Le conseiller à la sécurité du président Donald Trump, Micheal Flynn, a démissionné après avoir reconnu des conversations inappropriées avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis. Ses contacts avec Sergueï Kislyak pourraient aussi coûter cher au ministre américain de la Justice, Jeff Sessions. L’ancien sénateur aurait rencontré l’ambassadeur de Russie deux fois en 2016 sans en faire mention lors de son audience de confirmation devant le Sénat au mois de janvier. Cela a permis au chef des démocrates de la Chambre des représentants (minoritaires), Nancy Pelosi, d’accuser Jeff Sessions d’avoir menti sous serment et d’exiger sa démission immédiate.

Donald Trump a personnellement pris la défense de Jeff Sessions, qualifiant cette situation de «chasse aux sorcières» basée sur «des fuites illégales d'informations classifiées».