Pyongyang a procédé au tir de quatre missiles dans la matinée du 6 mars, depuis la base Tongchang-ri, dans l’ouest du pays, a annoncé l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant des sources militaires. Après avoir parcouru un millier de kilomètres et atteint une altitude de 260 kilomètres, les missiles ont fini leur course dans les eaux territoriales japonaises, d’après un porte-parole de l'état-major sud-coréen.
Ce dernier tente à l'heure actuelle de déterminer le type de missiles auquel Pyongyang a eu recours pour ce test. Le responsable sud-coréen cité par Yonhap a jugé possible que l'armée nord-coréenne ait eu recours à des missiles balistiques intercontinentaux «capables d’atteindre le continent américain». Le communiqué publié par Séoul affirme qu'une analyse est menée conjointement avec les Etats-Unis pour déterminer plus précisément la nature des fusées utilisées.
Un militaire américain a néanmoins confié à Reuters sous couvert d'anonymat qu’il n’existait pour l'heure aucune preuve que la Corée du Nord ait procédé à un test de missiles balistiques intercontinentaux.
Le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont dénoncé ces nouveaux tirs de missiles. A Séoul, le président par intérim Hwang Kyo-Ahn a réuni en urgence le Conseil de sécurité nationale, jugeant que les provocations nord-coréennes représentaient «une menace immédiate et réelle» pour son pays. Le premier-ministre japonais Shinzo Abe a aussi estimé que ces tirs répétés de la Corée du Nord étaient une provocation et une menace pesant sur la sécurité nationale japonaise. Washington a pour sa part «condamné fermement» le lancement des quatre missiles et promis «d'utiliser toute la gamme des moyens à disposition contre cette menace croissante».
Il est à noter que les tirs effectués par Pyongyang interviennent alors que se tiennent des manœuvres militaires conjointes à la Corée du Sud et aux Etats-Unis. Ces exercices, nommés «Foal Eagle», sont perçus par la Corée du Nord comme la répétition générale d'une invasion de son territoire. La semaine dernière, Pyongyang avait mis en garde Séoul et Washington, promettant un réponse «sans merci» en cas de violation de son intégrité territoriale.