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Séoul affirme que Pyongyang dispose de «milliers de tonnes d’armes chimiques»

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-se, a prévenu que son voisin du Nord disposait de «milliers de tonnes d’armes chimiques» éparpillées dans tout le pays. Il exige la suspension des droits et privilèges onusiens de Pyongyang.

«Les armes de destruction massive nord-coréennes, notamment les armes chimiques, dont le nombre croît rapidement et ses capacités en matière de missiles, sont devenues la plus grave menace pour la paix internationale et la sécurité», a déclaré Yun Byung-se, chef de la diplomatie sud-coréenne, lors de la Conférence de l’ONU sur le désarmement à Genève.

Le ministre sud-coréen a évoqué le sujet des armes chimiques dans le cadre de l’assassinat en Malaisie du demi-frère du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, empoisonné avec du VX, un agent neurotoxique classé comme arme de destruction massive. «La Corée du Nord ne dispose pas de grammes, mais de milliers de tonnes d’armes chimiques, notamment du VX, éparpillées dans tout le pays», a annoncé Yun Byung-se. Selon lui, l’assassinat récent est «un signal d’alarme pour nous tous sur la capacité de la Corée du Nord en matière d’armes chimiques et sur sa volonté de les utiliser». La Corée du Sud accuse Kim Jong-un d’avoir fait tuer son demi-frère, ce que Pyongyang dément. Ainsi, l’ambassadeur de la Corée du Nord en Malaisie, Kang Tchol, a déclaré que «l’enquête de la police malaisienne poursuivait des buts politiques». Il a insisté sur le fait que des représentants nord-coréens devaient participer à l’enquête, accusant la Malaisie de chercher à «cacher quelque chose».

Le chef de la diplomatie sud-coréenne est allé jusqu’à réclamer la prise de mesures extraordinaires, telles que «la suspension des droits et privilèges de la Corée du Nord en tant que membre de l’ONU».

Ces déclarations fortes de Yun Byung-se sont intervenues après la signature d’un accord sur un échange de terrains entre Séoul et le géant sud-coréen de la distribution Lotte. La Corée du Sud sera ainsi en mesure de déployer des systèmes américains de défense antimissile THAAD dans le sud-est du pays. Seoul et Washington affirment que ces systèmes n’ont qu’une portée défensive contre Pyongyang, tandis que Moscou et Pékin redoutent que ce déploiement militaire compromette leur propre sécurité dans la région.

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