«Le gouvernement suédois a décidé de réactiver la conscription à compter du 1er janvier 2018» a annoncé Stockholm dans un communiqué de presse le 2 mars.
Sur la chaîne publique de radio Sverige Radio, le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist a précisé le sens de la mesure : «L’environnement sécuritaire en Europe et aux alentours de la Suède s’est détérioré […] La réactivation de la conscription [suspendue en 2010] est nécessaire pour la réactivité militaire.» Il a précisé que le gouvernement tenterait toujours, dans la mesure du possible, de privilégier le volontariat, même si celui-ci était désormais insuffisant.
La conscription étant «indépendante du genre», au moins 4 000 garçons et filles, âgés de 18 ans ou plus, seront sélectionnés pour suivre un entraînement militaire en 2018 et 2019, a fait savoir le gouvernement.
Ces derniers mois, l’OTAN a considérablement renforcé sa présence dans les pays baltes et aux alentours, y multipliant les déploiements de troupes et les exercices militaires.
Tandis que l’Alliance atlantique assure agir pour contrer une soi-disant menace représentée par Moscou, le président russe Vladimir Poutine a pour sa part récemment qualifié les actions de l’organisation de «provocations» ayant pour but de «pousser à la confrontation».
De son côté, la Suède s'est considérablement rapprochée de l'OTAN en ratifiant avec elle un accord de coopération renforcée le 25 mai 2016, lui permettant de déployer ses troupes dans le pays et d'y mener des exercices militaires.
En parallèle, les municipalités suédoises ont récemment été chargées par le gouvernement de se préparer à la «guerre et aux conflits» en appliquant la «stratégie de défense totale», une doctrine datant de la guerre froide qui réclame des efforts de la population pour soutenir l'action militaire.