«Il y a des douzaines de résolutions sur la Syrie, peut-être plus. Quand je les ai lues, j’ai eu l’impression que le Parlement européen se trouvait dans un monde isolé et que ses membres n'avaient pas conscience de la réalité dans les autres parties du monde, notamment en Syrie. Leurs décisions étaient politisées et superficielles», a déclaré Konstantin Kossatchev, président de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (la chambre haute du Parlement russe) après une vidéo-conférence avec les membres du Parlement européen consacrée à la crise syrienne.
Konstantin Kossatchev a estimé qu’aucune résolution proposée par Bruxelles ne pouvait favoriser ni le processus politique en Syrie ni la lutte contre le terrorisme.
«Les résolutions du Parlement européen traitent de leur univers propre mais la situation en Syrie se développe d’après un autre scénario», a-t-il poursuivi.
Pour rompre la multiplication «des résolutions politisées», Konstantin Kossatchev a proposé aux membres du Parlement européen de se rendre en Syrie et d'«ouvrir les yeux sur la réalité».
«Nous devons réunir un petit monde dans lequel existent le Parlement européen et les réalités de la vie tragique en Syrie. […] Nous pouvons nous rencontrer avec des responsables du gouvernement et des membres de l’opposition à Damas. Nous pouvons visiter des villes qui ont récemment été libérées, telle qu’Alep, par exemple, et nous pouvons en parler aux personnes qui ont été sauvées», a-t-il conclu. Il a précisé qu'un tel voyage avait déjà eu lieu en décembre 2016.
Dans sa dernière résolution sur la Syrie datée du 6 octobre 2016, le Parlement européen a condamné toutes les attaques prenant pour cible des civils et des infrastructures civiles, saluant aussi l'initiative humanitaire d'urgence de l'Union européenne en faveur d'Alep.
Certains membres du Parlement européen ont pris part aux négociations d'Astana, à la mi-février 2017. Pendant deux jours, les représentants des deux belligérants ont discuté sous le patronage de la Russie, de l’Iran et de la Turquie. L’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, ainsi que des diplomates américains étaient également présents. Les discussions ont porté sur les aspects techniques du maintien du cessez-le-feu. Les représentants du Parlement européen ont reconnu que l’UE devait jouer un rôle plus actif dans le processus de règlement pacifique du conflit syrien. Une nouvelle série de discussions techniques sur la trêve syrienne auront lieu le 14 mars à Astana.