«Les garçons ont des pénis. Les filles des vagins. Ne vous laissez pas abuser. Si vous êtes né homme, vous êtes un homme. Si vous êtes une femme, vous continuerez d'en être une».
Cette inscription, apposée sur un bus qui fait le tour de Madrid, la capitale espagnole, crée la polémique de l'autre côté des Pyrénées. Mis en service par l'association catholique HazteOir («Parlez fort», ndlr.), son message dérange jusqu'aux autorités madrilènes. Le conseil de la ville, expliquant que ce message pouvait inciter à la haine, est parvenue à l'interdire de circulation au motif qu'il contrevenait aux politiques publiques de publicité de la ville.
La députée socialiste Angeles Alvarez a qualifié les inscriptions figurant sur ce bus de «campagne de haine basée sur l'intolérance». Une porte-parole socialiste de la ville de Madrid a abondé dans son sens, estimant qu'il était «contraire à la dignité et aux droits des enfants transgenres», appelant le maire à défendre la ville contre les discriminations et violences contre les mineurs.
Par la voix de son président Ignacio Arsuaga, HazteOir a estimé que cette interdiction empiétait sur son droit de protester contre les «lois d'endoctrinement sexuel». Il a affirmé que ce droit était de plus en plus menacé par le «lobby gay» et que son bus ne faisait qu'afficher «un fait biologique qui est étudié à l'école».
La tournée de ce bus, partie du Pays basque espagnol, constituerait une réponse à une campagne d'affichage controversée au nord du pays, à Bilbao, San Sebastian et Pampelune. Apposées par l'association Chrysallis Euskal Herria, défenseur des droits des personnes transgenres et transsexuelles, les affiches clamaient «Il y a des filles avec des pénis et des garçons avec des vagins».