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En Norvège, un travailleur social poursuivi pour le viol de 15 réfugiés mineurs

La police interroge les enfants, qui ont été placés en sécurité, et cherche d'éventuels témoins. Cette enquête coïncide avec la parution d'un rapport accablant sur les violences subies par les réfugiés mineurs en Norvège.

Un travailleur social norvégien fait l'objet de poursuites pour des abus sexuels qu'il aurait commis entre 2013 et 2016 sur au moins 15 réfugiés mineurs, révèle le journal norvégien Faedrelandsvennen.

A la mi-janvier, la police a été alertée par des enseignants de l'école fréquentée par l'une des victimes, dans la région du Sorlandet. Au terme d'une enquête, les policiers ont pu établir qu'au moins 15 enfants auraient été abusées par l'homme, dont l'identité n'a pas été dévoilée. «Les actes en question ont été commis dans des centres d'accueil ou différents lieux d'hébergement de réfugiés», confirme Ingrid Thorsen, procureur du comté comté du Vest-Agder.

Arrêté en février, le suspect clame son innocence et dit «ne pas comprendre les accusations portées contre lui», selon son avocat Knut Henning Larsen. Après avoir comparu devant un tribunal local, il a été placé en détention provisoire. La saisie de son téléphone, de son ordinateur et de l'intégralité de son matériel informatique a été ordonnée, afin que les enquêteurs passent leur contenu au crible. 

Anne Rita Meberg, avocat des victimes, assure que «les enfants sont désormais en sécurité et traités avec le plus grand soin». Ils sont désormais interrogés par la police, avec le concours de travailleurs sociaux qui ont désormais leur charge, notamment afin de déterminer l'existence d'éventuels témoins.

Des réfugiés mineurs et isolés particulièrement vulnérables

L'enquête en cours coïncide avec la parution d'un rapport accablant du centre Pro Sentret, une organisation norvégienne spécialisée dans la lutte contre l'exploitation sexuelle, qui établit que «de nombreux migrants de moins de 18 ans sont confrontés à l'exploitation, au travail forcé et à la prostitution à leur arrivée dans le pays». «Particulièrement vulnérables, surtout lorsqu'ils sont isolés», les mineurs ne sont «pas suffisamment pris en charge par le système d'asile», poursuit le rapport.

Pendant la crise des réfugiés en Europe, à l'hiver 2015, plus de 5 000 enfants non-accompagnés ont demandé l'asile en Norvège. 20% d'entre eux n'avaient pas atteint l'âge de 15 ans au moment de leur arrivée dans le pays. Si la direction gouvernementale de l'Enfance, de la jeunesse et des affaires familiales norvégienne affirme avoir pris en charge la quasi-totalité d'entre eux, le centre Pro Sentret regrette que «les efforts pour accompagner les mineurs» soient insuffisants.

Ailleurs en Europe, des violences sexuelles sur des mineurs réfugiés ont été constatés. En novembre 2016, l'Unicef avait dénoncé les actes de prostitution auxquels de nombreux enfants seraient contraints dans la région de Calais. Au début de l'année 2017, plusieurs bénévoles avaient alerté l'opinion sur la situation des enfants dans le camp de Grande-Synthe, où les viols et la prostitution seraient également très fréquents.