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Afrique du Sud : violentes émeutes en marge de manifestations anti-immigrés (IMAGES)

A Pretoria, en Afrique du Sud, la police a fait usage de balles en caoutchouc pour disperser de violentes manifestations anti-immigrés, après que des affrontements de rue ont éclaté parmi des groupes opposés armés de bâtons et de machettes.

D'importantes émeutes ont eu lieu le 24 février dans la capitale sud-africaine Pretoria, où des manifestants ont violemment protesté comme l'immigration illégale, dans un pays déjà durement frappé par le chômage (26% de la population). 

Les habitants du canton d'Atteridgeville, près de Pretoria, n'ont pas pu se rendre sur leur lieu de travail, bloqués par des hordes de manifestants jetant des pierres et des pneus brûlés sur la voie, selon le média News24.  

Le porte-parole de la police, le surintendant Isaac Mahamba, a déclaré également avoir reçu des informations faisant état de nombreux pillages de commerces.

Des images montrent des policiers tirer avec des balles en caoutchouc contre de larges groupes de manifestants, tandis que sur d'autres vidéos, des gangs armés parcourent les rues munis de bâtons, de bouteilles, de briques, de couteaux et de machettes pour s'attaquer à des non-ressortissants, notamment des Nigérians et des Somaliens. 

Le président Jacob Zuma avait appelé au calme avant la marche anti-immigrés, condamnant toute forme de violence et appelant autant les citoyens sud-africains que les non-ressortissants du pays à faire preuve de retenue et s'unir contre le crime et coopérer avec les autorités. 

«Considérer tous les non-ressortissants d'Afrique du Sud comme des trafiquants de drogue ou des sous-hommes est faux», a déclaré le président dans un communiqué. «Il nous faut isoler ceux qui commettent des crimes et les arrêter, sans faire de préjugés, qui causent du tort aux innocents», a-t-il ajouté.

Les manifestants ont ensuite fait part de leur indignation, accusant les médias d'avoir décrit la manifestation comme xénophobe, alors que selon eux, elle aurait seulement été organisée contre le crime en général.

Ces deux dernières semaines, près d’une quarantaine de magasins, tenus par des étrangers, ont été pillés dans les banlieues autour de Johannesburg et Pretoria. La semaine dernière, une dizaine de maisons du quartier populaire et commercial de Pretoria West ont été attaquées par des habitants affirmant qu'elles servaient de repaires au trafic de drogue et à la prostitution. 

L'Afrique du sud compte entre 1,5 et 2 millions d’étrangers. Beaucoup de réfugiés mais également de nombreux migrants économiques, dont beaucoup de Nigérians et de Somaliens.

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