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Syrie : relance des pourparlers de paix à Genève, «sans grand espoir» pour l’ONU

Le gouvernement syrien et l’opposition dite «modérée» se retrouvent à Genève pour la quatrième fois afin d’y discuter des possibilités de paix. Mais le médiateur de l'ONU appelle à ne pas s'attendre à la fin immédiate d'un conflit vieux de six ans.

Une nouvelle série de négociations concernant la paix en Syrie commence le 23 février à Genève. Les représentants du gouvernement de Bachar el-Assad et de l’opposition dite «modérée» s'y rencontrent pour la quatrième fois depuis le début du conflit, en 2010. Les groupes terroristes que sont Daesh et le Front Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra) n'y ont pas été conviés. Les trois rencontres précédentes n'ayant pas parvenu à ramener la paix, l’émissaire spécial de l'ONU, Staffan de Mistura, ne s'attend donc pas à un dénouement rapide et total.

«Est-ce que je m'attends à une percée immédiate ? Non, je ne m'attends pas à une percée immédiate [...], mais le début d'une série de rounds», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la veille de la reprise des discussions.

Staffan de Mistura a mis en exergue cinq sujets qui seront débattus en priorité : l'arrêt des attaques illégales, l'accès à l’aide humanitaire, le passage sans danger pour les civils en exil, la défense des droits des détenus et la réforme du secteur de la sécurité.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a  également précisé que l’ordre du jour de ces négociations refléterait les objectifs présentés dans la Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies de décembre 2015. Dans cette résolution, le Conseil de sécurité s’était déclaré favorable à l’établissement d’une «gouvernance inclusive et non sectaire», à l’élaboration d’une nouvelle constitution et à des élections libres et équitables.

Staffan de Mistura a souligné que si lors des trois réunions précédentes, en février, mars et avril 2016, il n'avait pas réussi à rassembler autour d'une même table les délégations de l'opposition et du gouvernement, et avait dû faire l'intermédiaire en passant d'une salle à une autre, cette fois, il espérait que les deux camps accepteraient de se parler de vive voix.

«Je veux d'abord évoquer le sujet avec les délégations demain matin à l'occasion de rencontres bilatérales», a-t-il clarifié, avec prudence. 

Une semaine avant l'ouverture des pourparlers de paix à Genève, la crise syrienne était à l'ordre du jour dans la capitale du Kazakhstan, Astana, sous l'égide de la Russie, de l'Iran et de la Turquie. Cependant, ces discussions étaient à caractère «purement militaire». Les représentants du gouvernement et de l'opposition dite «modérée» avaient réussi à trouver un accord pour la mise en place d'un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu en Syrie, effectif depuis le 30 décembre 2016, conclu à l’initiative de la Turquie et de la Russie. 

«Nous espérons que les négociations d'Astana donneront un élan aux pourparlers de Genève. Pour nous, les discussions d’Astana sont un tremplin et une plateforme pour le progrès du dialogue syrien à Genève», avait déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Guennadi Guatilov en conclusion du sommet kazakh.

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