Les femmes âgées de moins de 60 ans demeurant dans l'Est de la Libye ne pourront plus voyager seules en dehors de cette zone et devront à l'avenir être accompagnées par un homme pour le faire. Les autorités militaires expliquent cette décision pour des raisons de sécurité et rejettent l'idée d'un motif religieux. L'interdiction s'applique aux routes aériennes, terrestres et maritimes, relate The Independent.
Selon Abdel-Razek al-Nadhouri, le chef militaire en charge de la zone, des membres de différents services secrets se feraient passer pour des femmes travaillant pour des ONG et des associations. L'interdiction permettrait donc d'empêcher l'espionnage et de «garantir la sécurité». Si elle n'a pas été votée par le gouvernement de la zone, installé à al-Beyda, cette nouvelle mesure devrait s'appliquer dès la fin du mois de février.
Une mesure controversée dans un pays divisé
Les associations de défense des droits des femmes s'indignent d'une mesure jugée rétrograde. «Il est grotesque qu'en 2017 nous ayons à débattre du droit pour les femmes de voyager sans un chaperon qui parfois peut même n'avoir que 20 ans», s'est indignée Imam Bugaighis, militante pour les droits des femmes.
Depuis 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie aux violences et encore loin de connaître une stabilité politique. Le pays est divisé en deux zones : d'un côté, la région de Tripoli, où siège le gouvernement d'union nationale (GNA), et de l'autre la zone d'al-Beyda, où une autorité rivale, qui contrôle une grande partie occidentale du pays, s'appuie sur le Parlement élu de Tobrouk.
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