L'annonce est passé inaperçue et a été peu reprise par les médias, malgré les questions qu'elle soulève : de l'iode radioactif d'origine artificielle est apparu dans l'air et dans les sols de plusieurs pays d'Europe courant janvier 2017, dont la France, la Finlande, la Norvège, la Pologne, la République tchèque, l'Allemagne et l'Espagne.
Le 13 février dernier, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publiait un communiqué qui faisait état de la détection de traces d'iode 131, «radionucléide d'origine artificielle» sur plusieurs sites. En France, des relevés effectués dans des stations de l'Essonne, du Puy-de-Dôme et de la Côte-d'Or ont permis de détecter des concentrations comprises entre 0,1 et 0,31 microbecquerels par mètre cube - un taux anormalement élevé.
Si leur quantité est «sans aucune conséquence sanitaire», assure l'IRSN, la présence de ces particules n'en demeure pas moins inexpliquée. Seule certitude pour l'heure : le rejet est très récent, car l'iode 131 disparaît totalement après 80 jours.
L’iode 131 peut être produit par les réactions de fission provoquées dans les réacteurs nucléaires, et est aussi utilisé dans le milieu médical, notamment pour des diagnostics par imagerie ou par radiothérapie. Sa détection en si grande quantité pourrait alors être due non pas à des rejets anormaux mais à une concentration à cause de «conditions météorologiques particulières» favorisant «la stagnation des poussières dans les couches inférieures de l'atmosphère».
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