«De hauts responsables de la communauté du renseignement m’ont assuré que [les allégations] n’étaient pas seulement largement exagérées mais aussi fausses. Ils m’ont dit très clairement que cette histoire était du grand n’importe quoi», a déclaré à la chaîne de télévision Fox News le chef de cabinet de la Maison Blanche Reince Priebus en commentant les informations diffusées par les médias américainssur «des contacts» de l'équipe de campagne de Trump avec le Russie.
Dans un article du 14 février, prétendant que l'équipe de campagne du Républicain avait contacté le renseignement russe, The New York Times lançait en fait des accusations de trahison contre Donald Trump, estime Reince Priebus. En outre, le média n’a présenté aucune preuve et n'a fait allusion qu'à des sources anonymes, a fait remarquer le responsable de la Maison Blanche. «L’histoire du New York Times sur des contacts réguliers est grossièrement exagérée et imprécise», a-t-il martelé.
Reince Piebus a également critiqué le fait que les médias publiaient assez souvent des nouvelles fondées sur des rumeurs et des informations non-confirmées. «Ce n’est pas un cas isolé. Les chaînes câblées en diffusent 24 heures sur 24, sept jours sur sept. [Les médias] parlent d’espions russes toutes les sept minutes. Ils disent que Steve Bannon et moi ne nous aimons pas [...]. Tout ça, c'est du grand n’importe quoi, des informations non sourcées», a-t-il tonné sur les ondes de Fox News.
Reince Priebus a donc conseillé aux médias de divulguer leurs sources s’ils voulaient diffuser des histoires sur des espions russes et la campagne de Trump. «Je pense qu’il faut s’inquiéter de voir les médias traditionnels agir comme de la presse à scandale. Accuser une organisation d’être en contact permanent avec des espions russes, c’est scandaleux», a-t-il conclu.
Qui sont ces sources anonymes des médias américains ?
Le 14 février, The New York Times publiait un article affirmant que des responsables de la campagne de Donald Trump avaient eu «de multiples contacts avec de hauts responsables du renseignement russe un an avant les élections». Citant «des responsables américains actuels et anciens» sans plus de détails, le média assurait qu’il existait «des relevés téléphoniques et des appels interceptés» pour justifier ces accusations.
Parmi ceux accusés d'avoir contacté les agents du renseignement russe figure le directeur de campagne de Trump, Paul Manafort. Ce dernier a démenti, affirmant n'avoir aucun contact avec des responsables russes.
L’article du New York Times avait été repris par la chaîne CNN, qui a diffusé des informations similaires mais en invoquant ses propres sources dans le renseignement américain.
Les liens avec le renseignement russe sont «une absurdité», selon Trump
La réaction de Donald Trump ne s’est pas fait attendre. Ce dernier a écrit sur son compte Twitter : «Cette absurdité sur les liens avec la Russie n’est qu’une tentative de cacher de nombreuses erreurs faites lors de la campagne d’Hillary Clinton», peut-on lire dans un tweet.
Le sujet des liens présumés avec la Russie a également été évoqué lors de la première conférence de presse de Trump en tant que président. Il y a nié tout lien avec le renseignement russe. Le 45e président américain a néanmoins souligné qu’il voulait s’entendre avec la Russie, mais que les médias l'en empêchaient. «Je veux vous dire : la fausse couverture par les médias, cette couverture horrible rend beaucoup plus difficile de conclure un accord avec la Russie. C’est une honte», a-t-il déploré.
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