Dans une interview au Journal du Dimanche, le chef de la diplomatie française s'est exprimé concernant les prétendues cyber-attaques orchestrées par Moscou, notamment contre Emmanuel Macron.
«Il suffit de regarder pour quels candidats, à savoir Marine Le Pen ou François Fillon, la Russie exprime des préférences, dans la campagne électorale française, alors qu’Emmanuel Macron, qui développe un discours très européen, subit des cyber-attaques. Cette forme d’ingérence dans la vie démocratique française est inacceptable et je la dénonce», a-t-il affirmé.
«La Russie est la première à rappeler que la non-ingérence dans les affaires intérieures est un principe cardinal de la vie internationale. Et je la comprends. Et bien la France n’acceptera pas, les Français n'accepteront pas qu’on leur dicte leurs choix», a ajouté le ministre.
Son homologue russe, Sergueï Lavrov, avait pourtant rappelé le 18 février que Moscou n'était impliqué dans aucune activité de ce type. «Je n'ai vu aucun fait, seulement des accusations selon lesquelles nous [les Russes] aurions tenté de pirater les sites du Parti démocrate [américain]. La même chose est en train de se passer en France, en Allemagne, en Italie», a-t-il déploré.
Cette déclaration avait été précédée par celle du porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, qui avait qualifié d'absurdes les accusations du mouvement d'Emmanuel Macron.
Déjà le 15 février, à la tribune de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault avait averti que Paris n'accepterait «aucune ingérence que ce soit dans son processus électoral», sous forme de cyber-attaques ou de diffusion de fausses informations, venant notamment de Russie. «Il en va de notre démocratie, de notre souveraineté, de notre indépendance nationale», avait-il ajouté.
Une séance exceptionnelle du Conseil de défense, sous l'égide du président François Hollande, est prévue la semaine prochaine pour renforcer les mesures de protection contre ce genre de menaces.