International

Un dialogue «en position de force» ? Lavrov ironise sur les propos de Jens Stoltenberg

Quand le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg s’est dit prêt à rétablir le dialogue politique avec la Russie «en position prévisible», le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov comprend plutôt «position de force».

«Je suis heureux que l’OTAN s'intéresse toujours à nous parler et discuter des questions pratiques», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au début de la rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.

Après un bref échange de courtoisie, le chef de l’Alliance a prétendu que l’OTAN «favorisait» le dialogue avec la Russie, ce à quoi Sergueï Lavrov a répondu avec un léger rire : «Je sais, je sais, en position de force».

«En position prévisible», a de son côté corrigé Jens Stoltenberg, avec un sourire forcé, apparemment confus. Puis la délégation russe et celle de l’OTAN ont continué leurs discussions à huis clos.

A la suite de ces pourparlers, le secrétaire général de l’OTAN a confié aux journalistes que la décision de suspendre unilatéralement la coopération avec la Russie prise en avril 2014 «était toujours valable». «Mais la suspension d'une coopération pratique ne signifie pas la suspension du dialogue politique. Il est utile d’avoir un dialogue sur des questions pour lesquelles nous avons des points de vue différents, comme par exemple sur l’Ukraine», a-t-il déclaré. Selon lui, les deux délégations ont aussi évoqué la Libye et la Syrie lors de la rencontre.

Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part fait savoir que les parties avaient discuté de «l’état actuel et des perspectives des relations entre la Russie et l’OTAN» ainsi que des questions internationales et européennes figurant à l’ordre du jour.

Lire aussi : La Défense russe déconseille au Pentagone un dialogue avec Moscou «sur un rapport de force»

Les relations entre la Russie et l’OTAN se sont détériorées ces dernières années. Quand en 2014 la Crimée a voté pour le rattachement avec la Russie après un coup d’Etat à Kiev, l'OTAN a suspendu tous ses rapports avec Moscou. Le Kremlin accuse régulièrement l’Alliance du renforcement de ses forces militaires près des frontières russes, ce que l’OTAN qualifie de réponse à la soi-disant «agression russe».