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G20 : Lavrov et Tillerson se disent favorables à une coopération sur base des intérêts mutuels

Alors que le sommet international ouvre ses portes à Bonn, le nouveau ministre américain des Affaires étrangères a rencontré pour la première fois son homologue russe. Les relations entre les deux pays ont notamment été abordées.

Présent à Bonn dans le cadre du G20, le ministre russe des Affaires étrangères a reconnu que la Russie et les Etats-Unis avaient de nombreux sujets à évoquer et s'est dit prêt à ce que les deux pays aillent «de l'avant» lorsque leurs intérêts coïncident.

Il a précisé que la question des sanctions américaines contre la Russie n'avait pas été abordée avec son homologue.

Le ministre russe s'est ensuite exprimé sur les rebondissements survenus ces derniers jours au niveau de l'administration Trump, estimant que ce sujet n’étaient pas du ressort de Moscou. «Il faudrait comprendre que nous n’interférons pas dans les affaires intérieures des autres nations», a expliqué le ministre.

De son côté, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a exigé que Moscou désamorce la violence en Ukraine, ajoutant : «Les Etats-Unis envisageront de coopérer avec la Russie dans des domaines qui bénéficieront au peuple américain.»

En commentaire à l'ouverture du sommet, le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, avait souligné qu’aucun Etat du monde ne pouvait résoudre les problèmes internationaux «à lui seul».

«Les représentants de la politique internationale font escale à Bonn. Nous voudrions utiliser cette opportunité pour discuter des sujets majeurs», avait-il poursuivi.

Cette rencontre de Bonn a quelque chose d'exceptionnel pour tous ses participants car c'est l'occasion du premier déplacement à l'étranger de Rex Tillerson en tant que secrétaire du Département d’Etat américain. Dans le cadre de la préparation du sommet du G20 à Hambourg début juillet, le secrétaire d'Etat participera également à des sessions de discussions sur le nouvel ordre mondial, la coopération avec les pays africains et la prévention des conflits.

Ancien PDG de la compagnie pétrolière Exxon Mobil et novice en politique, Rex Tillerson rencontrera à Bonn ses homologues britannique, saoudien, turc, italien et du sultanat d'Oman, et il participera à des réunions sur la Syrie et le Yémen.

Cette rencontre, attendue depuis l’arrivée du 45e président des Etats-Unis à la Maison-Blanche, est d'autant plus cruciale dans le contexte des dernières déclarations de Washington. En effet, dans la soirée du 14 février, le porte-parole du président américain, Sean Spicer, a fait savoir que le président américain «espérait» normaliser ses relations avec la Russie lorsque le gouvernement russe aurait «rendu la Crimée à l’Ukraine». Cette déclaration a indigné Moscou.

«Nous ne livrons pas nos terres. La Crimée fait partie du territoire de la Fédération de Russie», a répliqué Maria Zakharova face aux journalistes.

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