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Les Etats-Unis ont utilisé des armes à l'uranium appauvri en Syrie, révèle Foreign Policy (VIDEO)

L'armée américaine aurait tiré des milliers de munitions à uranium appauvri contre des camions-citernes alors que des munitions classiques auraient suffi. Ce serait la première utilisation avérée de telles armes depuis l'invasion de l'Irak en 2003.

Des sources officielles ont confirmé que les Etats-Unis avaient eu recours à des munitions à uranium appauvri en Syrie en 2015, selon Foreign Policybimestriel consacré à la politique internationale et aux enjeux stratégiques mondiaux.

Citant le major Josh Jacques, porte-parole de l'US CENTCOM – le commandement central militaire des Etats-Unis – la publication spécialisée précise que l'aviation américaine a tiré quelque 5 265 munitions à l'uranium appauvri de calibre 30mm. Son objectif ? Empêcher Daesh de transporter et vendre le pétrole des champs qu'il contrôle, tel celui de Deïr ez-Zor. 

L'uranium appauvri est utilisé dans la fabrication d'armes de pénétration, notamment contre le blindage des tanks ou les bunkers. Elles ne sont pas utilisée dans les combats d'infanterie ou contre des objectifs vulnérables, comme des camions sans blindage. Aussi, n'était-il pas nécessaire d'utiliser de telles munitions contre des camions-citernes, comme on le constate aujourd'hui.

De plus, les Etats-Unis s'étaient engagés en mars 2015 à ne pas utiliser de telles armes, décriées parce que suspectées d'être à l'origine de graves troubles de la santé au sein des populations vivant dans les zones bombardées.

«Nous pouvons confirmer que les avions des Etats-Unis, ainsi que ceux de la coalition n'ont pas utilisé et n'utiliseront pas de munitions à uranium appauvri en Irak et en Syrie», avait alors affirmé le Pentagone.

L'uranium appauvri, faiblement radioactif, est toutefois susceptible de contaminer les terrains des zones de bombardement. Bien que sa nocivité soit controversée, l'uranium appauvri pourrait être à l'origine de l'augmentation des cas de leucémies, de malformations congénitales, ainsi que de plusieurs cancers en Irak, constatés à la suite de l'intervention militaire américaine et décrites sous le terme générique de «syndrome de la guerre du Golfe».

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