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Justin Trudeau : ce n’est pas au Canada de faire la morale aux Etats-Unis

Malgré une approche de l'immigration différente de celle de Donald Trump, le Premier ministre canadien a déclaré lors de sa visite aux Etats-Unis qu’il ne pouvait se rendre dans un pays pour «y donner des leçons».

Le 13 février, Donald Trump a accueilli Justin Trudeau à la Maison Blanche. A l’issue de cette rencontre, les journalistes ont posé plusieurs questions liées à la politique migratoire de Donald Trump. Si les points de vue des deux leaders sur ce sujet diffèrent drastiquement, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau a estimé que la dernière chose que les Canadiens attendaient de sa part était qu'il «arrive dans un autre pays pour y faire la morale sur la manière de gouverner».

«Mon rôle, ma responsabilité, c'est de gouverner de la manière qui reflète l’approche canadienne et de devenir un exemple positif pour le monde», a-t-il poursuivi.

Fin janvier, après la publication du décret anti-migratoire sur le territoire américain, le Premier ministre canadien avait déjà invité au Canada tous ceux qui se voyaient refuser l'accès aux Etats-Unis. «Le Canada restera toujours fidèle à ses valeurs qui ont fait de nous un pays extraordinaire, un lieu d'ouverture et de respect», avait-il souligné.

«A ceux qui fuient les persécutions, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera, peu importe votre foi. La diversité fait notre force», avait-il aussi écrit sur son compte Twitter en accompagnant son message du hashtag «#BienvenueAuCanada».

Donald Trump a, pour sa part, défendu sa politique de «bon sens» en matière d'immigration.

«Nous ne pouvons pas laisser les mauvaises personnes entrer aux Etats-Unis. Je ne laisserai pas ceci arriver sous mon administration. Les gens, les citoyens de notre pays veulent cela [...]. C'est une posture de bon sens», a-t-il précisé.

Le premier décret sur la «Protection de la nation contre l'entrée aux Etats-Unis de terroristes étrangers» a été signé par le 45e président des Etats-Unis le 27 janvier. Il a temporairement bloqué l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Syrie, Soudan, Libye, Somalie, Yémen) et de tous les réfugiés. Cette interdiction devait être illimitée dans le temps pour les Syriens. Mais, le 3 février, un juge fédéral de Seattle a émis une injonction temporaire bloquant l'application de ce décret sur l'ensemble du territoire américain. L'administration Trump a fait appel decette décision, appel qui a été rejeté par la cour de San Francisco le 9 février. 

Néanmoins, le 11 février, le président américain a affirmé qu'il envisageait plusieurs options pour relancer son décret anti-immigration et qu'un «nouveau» texte serait bientôt en cours de préparation.

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