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Pays-Bas : Geert Wilders se présente comme un incontournable du prochain gouvernement

Favoris des sondages à quelques semaines des élections législatives, les nationalistes du PVV pourraient être tenus à l'écart du gouvernement. Tout en détaillant son programme, Geert Wilders a mis en garde contre l'exclusion de millions d'électeurs.

«Vous ne pouvez pas ignorer 2,5 millions d'électeurs après des élections démocratiques. Cela serait une très mauvaise idée», a déclaré avec force le leader du Parti pour la Liberté (PVV) néerlandais, Geert Wilders, au cours d'une interview accordée le 12 février à la chaîne de télévision néerlandaise WNL.  

Geert Wilders a également affirmé qu'une coalition gouvernementale sans le PVV conduirait à «une assemblée politique instable... qui s'effondrera en moins d'un an». Celui qui est déjà surnommé le «Donald Trump néerlandais» a par ailleurs réaffirmé, au cours de l'interview, qu'une mise à l'écart de sa formation politique provoquerait une révolte populaire. 

Le dirigeant du parti nationaliste a également précisé les propositions du PVV lors de cet entretien télévisé. Il a notamment indiqué vouloir retirer les «licences» des mosquées plutôt que de les faire fermer par la force. Il a par ailleurs fait un parallèle entre l'interdiction du Coran, qu'il souhaite mettre en place, et l'interdiction déjà en vigueur aux Pays-Bas de Mein Kampf, l’autobiographie d'Adolf Hitler.

Des mesures qui permettront, d'après le PVV, de «dés-islamiser» les Pays-Bas, que le parti veut faire sortir de l'Union européenne pour mieux fermer les frontières aux immigrants.

Passe d'armes sur Twitter entre le Premier ministre néerlandais et Geert Wilders

Le même jour, le chef de l'exécutif néerlandais, Mark Rutte, a répondu aux propos de Geert Wilders en écartant une nouvelle fois toute possibilité de collaboration avec le PVV.

«0% de chances, Geert. Zéro pour-cent. Cela ne se produira pas», a-t-il ainsi publié sur son compte personnel Twitter, actif pour la première fois depuis cinq ans. La formation politique du Premier ministre, le Parti populaire libéral et démocrate (VVD), a par ailleurs indiqué que cette déclaration de Mark Rutte correspondait à la position personnelle du Premier ministre, ainsi qu'à celle du parti.

De son côté, Geert Wilders a aussitôt répliqué à la pique du Premier ministre en tweetant : «Ce sont les électeurs qui dirigent le pays Mark. A 100%. Et personne aux Pays-Bas ne vous croit.»

Alors que le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, avait promis à la mi-janvier de ne pas former de coalition avec le PVV, Geert Wilders avait pour sa part affirmé qu'il avait l'intention de gouverner les Pays-Bas. A cinq semaines des élections législatives néerlandaises, les sondages indiquent en effet que le PVV arrivera en tête du scrutin, devant les conservateurs du VVD. 

Si les conservateurs et les autres formations politiques néerlandaises ont annoncé qu'ils n'engageraient pas de négociations avec le PVV, Geert Wilders a pour sa part indiqué que les promesses faites par les autres formations seraient vite oubliées une fois que son parti aurait obtenu une trentaine d'élus sur les 150 députés du Parlement néerlandais.

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