Et si, alors que toute l'attention de la Maison blanche est rivée sur la frontière mexicaine, le danger venait en réalité du Nord ? Un rapport du FBI et du Département de la sûreté intérieure, cité par le Daily Beast, affirme que le nombre de personnes suspectées des terrorisme pénétrant aux Etats-Unis serait bien plus élevé à la frontière avec le Canada qu'à la frontière avec le Mexique.
«Nous regardons du mauvais côté», affirme un officiel du département de la sûreté intérieure. «Il ne s'agit pas de nier que le Mexique pose un problème, mais les vrais criminels dangereux ne viennent pas de là – du moins pour l'heure», ajoute-t-il.
En effet, des données collectées entre 2014 et 2016 estiment que le nombre de personnes suspectées de terrorisme entrées aux Etats-Unis par le Canada est près de deux fois supérieur à celui de celles qui sont entrées par le Mexique, sans définir la notion de suspicion terroriste.
Selon la journaliste d'investigation Jana Winter, qui est responsable de la fuite du document, le terme est volontairement flou. «Nos critères sont critiqués depuis longtemps à cause de leur caractère très large, car ils peuvent concerner des terroristes, des homonymes de terroristes ou des parents éloignés de personnes faisant l'objet d'une enquête...», souligne-t-elle.
Jana Winter défend la validité de ces chiffres, dont elle affirme que la plupart des responsables gouvernementaux ne tiennent pas compte car il n'en ont tout simplement pas connaissance. Réfutant les critiques qui l'accusent de jouer le jeu des opposants au mur que s'est promis d'ériger Donald Trump à la frontière mexicaine, la journaliste assure que «les sources ayant transmis ces données sont des personnalités qui sont entièrement d'accord avec le projet de mur mexicain et qui souhaiteraient même un projet similaire à la frontière canadienne».
Pour l'heure, néanmoins, aucun attentat n'a jamais été commis aux Etats-Unis par un individu ayant gagné le territoire national par la frontière canadienne C'est d'ailleurs ce qu'a tenu à souligner le gouvernement canadien en réaction à la publication de ces données.