«Enfin : la preuve irréfutable que je n’ai jamais coopéré avec les services secrets russes. Aucun pays n’extrade des espions, puisque les autres auraient peur d’être les prochains», a écrit sur Twitter l’ancien membre de la NSA Edward Snowden, qui vit à Moscou, où il a obtenu le droit d'asile.
Sous son message, un lien vers un article du 10 février de la chaîne américaine CNBC, assurant qu’un «haut fonctionnaire américain» anonyme aurait rapporté que le gouvernement russe envisageait de livrer Edward Snowden pour «gagner les faveurs» de Donald Trump.
Le fonctionnaire inconnu assure qu’il en est arrivé à ces conclusions en consultant une «série de rapports hautement confidentiels des renseignements» américains.
Un témoignage peu crédible
Ben Wizner, l’avocat d’Edward Snowden, a réagi auprès d’une autre chaîne d’information américaine, NBC, assurant que rien ne confirmait les rumeurs : «L’équipe de Snowden n’a reçu aucun signe dans ce sens et n’a aucune nouvelle raison de s’inquiéter.»
Si Moscou n’a pas réagi à cette nouvelle révélation présumée, la possibilité d’une extradition du lanceur d'alerte avait été balayée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova en janvier, alors que la rumeur faisait déjà les choux gras des médias américains.
«Le plus drôle c’est que l’ancien directeur adjoint de la CIA [Michael Morell, qui avait alors suggéré à Moscou de livrer Snowden à Trump] ne sait pas que le permis de résidence de Snowden en Russie vient d’être prolongé pour plusieurs années», avait-elle rappelé dans un message publié sur Facebook.
La porte-parole avait ajouté que la proposition de Michael Morell démontrait l’«idéologie de trahison» promue par la CIA, pour qui il serait selon elle «normal de présenter des personnes comme des cadeaux et d’abandonner ceux qui cherchent refuge».
Le nouveau président américain Donald Trump est connu pour ses prises de positions sévères à l’égard du dissident, qu’il a notamment qualifié de «traître», ajoutant qu’il était une «honte» pour son pays. Ancien employé des services secrets américains, Edward Snowden est réfugié en Russie depuis 2013, après avoir fait fuiter des documents confidentiels sur la surveillance de masse aux Etats-Unis.