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Crise des migrants : la Hongrie sort les barbelés

Au lendemain de l'échec du sommet des «28» ministres de l'Intérieur au Luxembourg, la Hongrie annonce la construction d'un mur pour protéger sa frontière avec la Serbie.

Il fera au moins 4 mètres de haut et sera long de 175 km. Le mur que souhaite ériger la Hongrie le long de sa frontière avec la Serbie marque un tournant dans la crise migratoire que subit l'Europe depuis quelques mois.

De 2000 à 54 000 migrants

«De tous les pays de l'Union européenne, la Hongrie est celui qui subit la plus forte pression migratoire. Une réponse commune de l'UE à ce défi prend trop de temps et la Hongrie ne peut plus attendre. Elle doit agir», a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto. En effet, hier les ministres de l'Intérieur des «28» réunis au Luxembourg ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur le plan proposée par la Commission européenne visant à une répartition solidaire des migrants au sein de l'UE.

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Le nombre de réfugiés entrant en Hongrie a littéralement bondi ces dernières années passant d'à peine 2000 en 2012 à 54 000 entre janvier et juin de cette année. Selon le gouvernement hongrois, 95% des migrants entrant en Hongrie le font par la frontière serbe. Ils viennent essentiellement de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, dont ils fuient les combats.

Un nouveau Rideau de fer

Le ministre des affaires étrangères hongrois a par ailleurs insisté sur le fait que ce projet de clôture ne contrevenait à aucun traité international. En effet, la Serbie ne faisant pas partie de l'Europe et a forfiori de l'espace Schengen, la Hongrie peut fermer sa frontière avec son voisin comme elle l'entend. Peter Szijjarto a ainsi cité d'autres exemples de pays européns comme la Grèce, ou encore la Bulgarie agissant de la sorte.

L'ONG Comité d'Helsinki à Budapest ne peut quant à elle que déplorer la naissance d'un «nouveau Rideau de fer». Les travaux préparatoires devraient être achevés d'ici mercredi 24 juin a annoncé le gouvernement hongrois. Une pierre dans le jardin des Européens, la politique migratoire «offensive» menée par le Premier ministre, Viktor Orban, étant en effet très critiquée à Bruxelles depuis plusieurs mois déjà.