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Lavrov : les capacités de défense de la Russie assurent sa politique pacifique

Le ministre russe des Affaires étrangères a accordé une interview au journal russe Izvestia. Il y a évoqué la coopération avec Washington, le règlement de la crise syrienne et les actions bellicistes de l’OTAN.

«Les actions de l’Alliance près des frontières russes ont, certes, un caractère provocateur et déstabilisateur», a déploré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans une interview à Izvestia. Le ministre a notamment évoqué le déploiement de militaires en Pologne et dans les pays baltes ainsi que le déploiement potentiel de forces de l’OTAN dans d’autres pays de l’Est de l’Europe, notamment en Bulgarie et en Roumanie. Ainsi, début janvier, l’Alliance a envoyé des centaines de chars et de soldats en Europe pour «maintenir la paix» aux frontières russes.

«Le développement considérable de l’ampleur et de la quantité d’exercices de l’OTAN» près des frontières de la Russie, ainsi que le déploiement d'un bouclier antimissile américaine en Europe suscitent également l’inquiétude de la Russie, selon Sergueï Lavrov. Ce dernier a souligné que la Russie était «un pays pacifique», mais que son «esprit pacifique se basait sur sa capacité à assurer sa propre sécurité».

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«L’élite politique américaine s’est acharnée sur Trump»

Le ministre russe des Affaires étrangères a aussi expliqué pourquoi Donald Trump, de son point de vue, a emporté l’élection présidentielle : «De toute évidence, ces derniers temps, une demande de changements dans les affaires interieures et dans l’interaction avec le monde extérieur se fait de plus en plus forte parmi les citoyens américains. C'est devenu un facteur important, qui a permis la victoire à la présidentielle du candidat républicain Donald Trump.»

En outre, «une partie de l’élite politique du camp qui a perdu s’est acharnée après la campagne électorale» et s'est fixé pour but de mettre le nouveau président face à une procédure d'impeachment, selon le chef de la diplomatie russe. Il a rappelé de son côté que la Russie était prête à coopérer avec Donald Trump en se fondant sur des principes d’égalité des droits et de respect mutuel.

«Moscou est médiateur des négociations entre Assad et les Kurdes syriens»

La Russie «s'efforce de favoriser une compréhension mutuelle entre le gouvernement syrien et les Kurdes syriens pour le bien d’une Syrie unie», a révélé le ministre. Selon lui, quatre cycles de négociations parrainés par la Russie impliquant des dialogues directs et indirects entre le gouvernement et les Kurdes syriens ont déjà eu lieu entre juin et décembre 2016.

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Selon le chef de la diplomatie russe, la question kurde est une problématique «clé» qu'il ne faut pas négliger pour maintenir l’indépendance de la Syrie et favoriser une stabilisation de la situation au Moyen-Orient.