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La Roumanie est devenue «un avant-poste de l'OTAN» et menace la Russie, estime Moscou

Un responsable du ministère des Affaires étrangères russe a déploré que la Roumanie héberge un système de défense antimissiles américains, et contribue aux sanctions antirusses de l'UE. Les relations entre Moscou et Bucarest pourraient en pâtir.

«Les dirigeants roumains ont transformé leur pays en avant-poste [de l'OTAN] et cela représente une menace sérieuse dirigée contre nous. Nous l'avons dit aux Roumains, y compris publiquement», a déclaré sans ambages Alexander Botsan-Kharchenko, directeur du Quatrième département européen du Ministère des Affaires étrangères russe, d'après l'agence Interfax.

Le haut responsable russe faisait référence à l'accueil, par la Roumanie, d'un site américain de missiles intercepteurs de type SM-2, devenu opérationnel en mai dernier. Ce dispositif, situé à Deveselu, dans le sud du pays, est une composante du bouclier antimissiles de l'OTAN mis en place en Europe de l'Est.

Le site antimissiles de Deveselu, en particulier, pourrait être modifié en toute discrétion afin d'être en mesure de tirer des missiles de longue portée Tomahawk, s'est inquiété le Kremlin. L'Alliance atlantique, de son côté, a présenté le dispositif roumain comme un moyen de défense nécessaire contre une éventuelle attaque... de l'Iran.

Mais l'extension du bouclier otanesque en Roumanie n'est pas la seul motif d'indignation de Moscou. Alexander Botsan-Kharchenko reproche également aux dirigeants roumains d'appliquer les sanctions antirusses décidées par l'Union européenne, en lien avec la crise ukrainienne. «Nous voyons Bucarest adopter une ligne clairement antirusse, russophobe, à travers l'application des sanctions [antirusses] ou l'emploi d'une rhétorique antirusse», a ainsi regretté le diplomate russe.

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Extension de l'OTAN aux portes de la Russie

Outre la mise en place d'un système de défense antimissiles, l'OTAN a envoyé de nouvelles troupes en Europe orientale, malgré les protestations répétées de Moscou, qui y voit une menace pour sa sécurité.

Lors de son sommet à Varsovie en juillet 2016, l'organisation militaire avait annoncé qu'elle déploierait des bataillons internationaux de manière rotative en Europe de l'Est, afin de parer une éventuelle «incursion russe». Début janvier, 2 800 unités d'armement (dont des chars Abrams) ainsi que 4 000 militaires américains se sont rendus en Pologne pour participer à des exercices militaires. Ils ont ensuite été répartis dans sept pays, dont les Etats baltes, la Bulgarie, la Roumanie et l'Allemagne.

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