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Belgique : vaste opération policière anti-terroriste dans la région bruxelloise, 11 interpellations

La police judiciaire fédérale de Bruxelles a mené une opération anti-terroriste dans la nuit du 7 au 8 février. Neufs perquisitions ont été réalisées et 11 personnes arrêtées. Le tout dans un contexte de progression de l'islam radical.

Selon le quotidien belge La Libre, neufs perquisitions ont été menées dans la nuit du 7 au 8 février à Bruxelles mais également à Molenbeek-Saint-Jean, Koekelberg, Laeken, Jette, Liedekerke et Schaerbeek.

C'est dans le cadre d'un dossier sur le terrorisme que la police fédérale de Bruxelles est intervenue. Si aucune arme ni explosif n'ont été retrouvé, onze personnes ont été priées par les autorités de les suivre pour des auditions.

Toujours selon le média du Plat Pays, un juge d'instruction décidera le 8 février de leur maintien en détention. 

A noter que ce dossier n'est pas lié aux enquêtes en cours à propos des attentats de Paris du 13 novembre 2015 ou de Bruxelles du 22 mars 2016. Elle concerne les combattants djihadistes qui reviennent en Belgique après des séjours en Syrie.

Montée de l'islam radical au Plat Pays

Cet événement intervient alors que l’agence belge chargée d'évaluer la menace terroriste s'inquiète de la montée du salafisme et du wahhabisme saoudien, une des versions les plus rigoristes de l'islam. Et ça ne date pas d’hier. La presse belge a publié le 8 février un rapport datant de novembre 2016 qui va dans ce sens.

«Nous relevons qu'un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques en Belgique, comme ailleurs en Europe, sont sous l'emprise du wahhabisme, l'appareil missionnaire salafiste», avertit notamment l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) dans un rapport dont les conclusions ont été publiées par le quotidien néerlandophone De Standaard.

Le service chargé de conseiller les autorités belges sur les questions liées aux menaces terroristes va même plus loin : «Nous notons également que les imams de mosquées régulières sont en cours de salafisation ou sont déjà salafisés.»

Plusieurs Etats du Golfe, Arabie saoudite en tête, apportent leur soutien financier à des imams issu de ce courant rigoriste souligne l’OCAM. Pire, un nombre toujours plus important d’entre eux prêcheraient régulièrement dans les mosquées et n’hésiteraient plus à se revendiquer comme strictement wahhabites. Bruxelles et ses alentours ainsi que les villes flamandes d'Anvers et Malines (nord) seraient particulièrement concernées.

Demande de convocation de l’ambassadeur saoudien

Le rapport affirme que la Belgique est loin d’être la seule concernée par la menace. D’après le texte, ces idées sont toujours plus diffusées en Europe par le biais de sites webs et de chaînes de télévision.  «Dans sa mosquée, le petit imam modéré n'est pas au niveau pour faire face à cette force médiatique», ajoute le document.

Les autorités belges ont décidé de réagir. Le 8 février, le député centriste Georges Dallemagne a réclamé que l’ambassadeur saoudien soit convoqué par la commission d'enquête parlementaire qui se penche depuis plusieurs mois sur les attentats jihadistes qui ont fait 32 morts à Bruxelles le 22 mars 2016.

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En décembre, c’était le Conseil national de sécurité présidé par le chef du gouvernement Charles Michel qui avaient demandé aux différents services en charge de la sécurité et du renseignement de fournir des pistes afin de porter un coup d’arrêt à cette propagation de l'islam radical en Belgique.