Ce lundi 6 février, le président de la Chambre des communes, John Bercow, a déclaré que Donald Trump n'était pas le bienvenu dans l'enceinte de la chambre basse du Parlement britannique lors de son voyage d'Etat au Royaume-Uni, dont la date n'est pas connue. Donald Trump a en effet été invité au Royaume-Uni lors du voyage officiel effectué à Washington par Theresa May, le Premier ministre britannique.
Répondant à une sollicitation d'un député de Parti travailliste, celui que l'on surnomme outre-Manche le «Speaker», et dont le rôle apolitique est essentiellement protocolaire, a affirmé que le fait de s'exprimer devant les parlementaires britanniques pour un chef d'Etat étranger n'était pas un droit automatique, mais «un privilège à mériter». En conséquence, «l'opposition au racisme et au sexisme» des parlementaires, ainsi que leur «soutien en faveur de l'égalité devant la loi et d'une indépendance judiciaire» justifient, aux yeux de John Bercow, le refus de recevoir le président américain.
S'il a concédé qu'«une visite d'Etat excéd[ait] largement le cadre des compétences du Speaker», il a affirmé qu'il jouerait son «rôle de gardien des clefs de Westminster» pour s'assurer que Donald Trump ne s'exprime pas à la Chambre des communes. «Avant la mesure anti-migrants, j'aurais été fermement opposé à un discours du président Trump à Westminster : désormais j'y suis encore plus opposé», a-t-il expliqué, recueillant les applaudissement nourris de l'assistance.
Du côté du gouvernement, on fustige une intervention «excessivement politique et hors des attributions» du président de la Chambre. Le Guardian cite une source proche de Theresa May qui affirme : «Bercow aurait dû se renseigner avant de parler : la Maison Blanche a clairement indiqué que Donald Trump ne souhaitait pas s'adresser au Parlement.»