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La crise migratoire, conséquence des interventions de Washington, estime le chancelier autrichien

Alors que les dirigeants des pays de l'UE se réunissaient à Malte, le chancelier autrichien Christian Kern a fustigé Washington pour son inaction face à la crise migratoire à laquelle les USA auraient eux-même contribué par leurs actions militaires.

«Il n'y a aucun doute que les Etats-Unis contribuent au flux de réfugiés par leurs interventions  militaires», a déclaré Christian Kern samedi 4 février, cité par l'AFP. 

«Il est inacceptable pour la communauté internationale que les Etats-Unis veuillent fuir leurs responsabilités. Nous devons faire comprendre cela à nos partenaires américains. Je suis convaincu que les dirigeants de l'UE sont unanimes sur cette question», a poursuivi Christian Kern.

La crise des réfugiés était au centre des préoccupations internationales lors du sommet de l'UE à Malte, d'autant que ses participants ne sont pas satisfaits des positions américaines sur la question.

Tout en critiquant les interventions lancées par les anciennes administrations américaines, le chancelier autrichien a également critiqué la récente décision du président Donald Trump d'interdire l'entrée aux Etats-Unis de résidents de sept Etats musulmans.

«Les interdictions d'entrée contre sept pays musulmans sont très problématiques. Nous devrions avoir ces pays comme alliés dans la lutte contre l'islamisme radical plutôt que de les définir comme ennemis», a déclaré le chancelier autrichien.

La semaine dernière, Donald Trump avait signé un décret interdisant aux citoyens de l'Iran, de l'Irak, de la Libye, de la Somalie, du Soudan, de la Syrie et du Yémen d'entrer aux Etats-Unis durant une période de 90 jours. 

Juste avant la réunion de Malte, le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait franchi une étape sans précédent en prévenant les dirigeants européens que la politique de Donald Trump constituait une «menace» potentielle pour l'Union européenne, au même titre que la Chine, la Russie et la menace islamiste.

Lors de ce sommet, la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré : «La lutte contre le terrorisme international ne constitue en aucun cas une atteinte discriminatoire envers une religion ou une population en particulier.»

François Hollande a pour sa part jugé inacceptables les «pressions» de Donald Trump sur l'Union européenne, demandant au nouveau locataire de la Maison Blanche de «ne pas se mêler» des affaires intérieures de l'Europe.

«Il ne peut pas être accepté qu'il y ait, à travers un certain nombre de déclarations du président des Etats-Unis, une pression sur ce que doit être l'Europe ou ce qu'elle ne doit plus être», avait-t-il déclaré dès son arrivée au sommet européen de Malte.

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