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Mécontent, le CIO réclame les preuves du dopage institutionnalisé en Russie à McLaren (EXCLUSIF)

Le groupe de hackers Fancy Bear a transmis des document à RT en exclusivité qui montrent que le Comité international olympique n'est pas satisfait des preuves contenues dans le rapport McLaren sur le dopage en Russie, lui posant plus de 50 questions.

Le groupe de hackers Fancy Bear, célèbre pour avoir piraté les données médicales des athlètes que possédait l’Agence mondiale antidopage (AMA), a transmis à RT le 3 février une lettre du Comité international olympique (CIO) adressée à l’avocat canadien Richard McLaren. Il s'agit de l'auteur éponyme du rapport sur le dopage en Russie que lui avait commandé l'AMA l'an dernier. L'enquête menée par l'homme de loi canadien avait conclu à l'existence d'un système de dopage institutionnalisé en Russie.

Dans une lettre du 19 décembre 2016, le CIO demande à Richard McLaren de fournir les preuves qui lui permettent d'affirmer que les autorités russes et des agents du service fédéral de sécurité FSB étaient au courant des pratiques de dopage des athlètes russes. Cette lettre est accompagnée d’un tableau de 11 pages avec 16 noms d'athlètes russes qui sont mentionnés dans le rapport et des questions sur leurs liens présumés avec des pratiques de dopage.

«Nous serions très reconnaissants si vous pouviez nous envoyer toutes les preuves pertinentes en relation avec chacun des individus mentionnés dans le tableau et en particulier en ce qui concerne les questions spécifiques que nous avons énumérées dans la dernière colonne», lit-on dans cette lettre signée Pâquerette Girard Zapelli, responsable de l'éthique et de la conformité pour le CIO.

Dans le tableau mentionné par la responsable du CIO presque chaque nom est accompagné de la question «comment démontrer», ce qui signifie que le CIO n’a pas vu de preuves de l'existence de liens directs entre les athlètes mentionnés et le dopage.

Le rapport McLaren publié par l'AMA en deux parties à mi-juillet et en décembre 2016 suggère pourtant que le ministère russe des Sports et le Centre de préparation sportive des équipes nationales russes avaient pris part à l’échange d’échantillons dans le laboratoire antidopage accrédité par l’AMA à Moscou et que, d'autre part, le FSB était lui aussi impliqué dans la dissimulation ou l'altération des échantillons recueillis sur les sportifs lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014. Cependant le rapport ne dit pas comment le FSB est parvenu à ouvrir les éprouvettes contenant les échantillons.

Après la publication de la première partie du rapport, le 18 juillet 2016, l’AMA avait conseillé au Comité international olympique, au Comité international paralympique et à toutes les fédérations sportives internationales de suspendre les athlètes russes de toutes les compétitions. Si certains d'entre eux ont pu participer aux épreuves de Rio, l'intégralité de l’équipe paralympique russe a été exclue des Jeux paralympiques de Rio.

La deuxième partie du rapport McLaren, datée du 9 décembre, affirme que plus de 1 000 athlètes russes ont dissimulé les résultats de leurs tests antidopage positifs grâce au système mis en place et auquel les autorités auraient participé.

Lire aussi : Le rapport McLaren affirme que les échantillons de 12 médaillés des JO de Sotchi sont altérés

Après les publications de l’AMA, le président russe Vladimir Poutine a suspendu tous les responsables mentionnés dans le rapport de leurs positions et a ordonné de créer une Commission antidopage indépendante publique sous la direction du haut responsable russe dans le CIO, Vitali Smirnov. En automne dernier, le président de l’AMA Craig Reedie a loué ces efforts en disant qu’il était satisfait par le travail de la Russie dans la lutte contre le dopage.