«Le gouvernement de Kiev a provoqué la dernière escalade de violence dans l'est de l'Ukraine car il veut récupérer de l'argent de la part de l'Occident, ce qui est plus facile à faire lorsqu'on se fait passer pour une victime d'une agression», a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors de son déplacement à Budapest pour rencontre le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Les autorités ukrainiennes ne sont pas prêtes à appliquer les accords de Minsk et cherchent une raison pour ne pas avoir à le faire
Le président russe a également souligné qu'après avoir ouvertement soutenu «un candidat particulier aux élections présidentielles américaines» [Hillary Clinton], le gouvernement ukrainien cherchait maintenant à établir des liens plus étroits avec la nouvelle administration de Donald Trump.
«Les élites dirigeantes de Kiev se heurtent aujourd'hui à une opposition de plus en plus forte au sein de la population après les nombreux échecs de la politique économique et sociale du gouvernement. Ce dernier veut camoufler cette opposition en remobilisant la population derrière lui, ce qui est plus facile à réaliser «dans le contexte d'un renouvellement de certains conflits», a déclaré Vladimir Poutine.
«Je pense que les autorités ukrainiennes actuelles ne sont pas prêtes à appliquer les accords de Minsk et cherchent une raison pour ne pas avoir à le faire», a ajouté Vladimir Poutine.
De son côté, Viktor Orban a rappelé qu'il était dans l'intérêt de la Hongrie que les accords de Minsk soient pleinement respectés par l'Ukraine. «Il ne peut y avoir d'autres solutions et la Hongrie contribuera autant qu'elle le pourra à la bonne réalisation du respect de ces accords», a déclaré le Premier ministre hongrois.
Il a rappelé que la Hongrie souhaitait que l'Ukraine connaisse «une réelle stabilité en tant que nation» et que tout ce qui pouvait être fait en matière de coopération entre Budapest et Kiev pour atteindre cet objectif constituait une priorité pour la Hongrie. «Cependant, l'objectif principal est la paix. Et cette paix n'est possible qu'avec le respect des accords de Minsk», a-t-il martelé.
Le 30 janvier, au moins sept personnes ont été tuées dans l'est de l'Ukraine, en proie ces derniers jours à un regain de violences entre forces de Kiev et combattants des Républiques autoproclamées sans précédent depuis l'instauration d'une nouvelle trêve fin décembre.
Ces nouvelles victimes, trois soldats ukrainiens, deux combattants rebelles et deux civils, portent à 12 le nombre de morts au cours des dernières 48 heures. Il s'agit des combats les plus sanglants depuis l'instauration d'une trêve «illimitée» fin 2016.
Le président ukrainien Petro porochenko a accusé Moscou d'être responsable de la situation. Mais le Kremlin affirme au contraire que l'envenimement de la situation est lié aux «actions agressives» de Kiev, qui soutiennent les assauts des troupes paramilitaires contre les zones de l'est du pays.
Après le coup d'Etat de Maïdan, à Kiev, durant l'hiver 2014, l'est de l'Ukraine a décidé de faire sécession. Le nouveau gouvernement avait alors préféré envoyer l'armée que d'esquisser une tentative de dialogue avec ces rebelles qu'ils qualifient de «terroristes». Le 11 février 2015, à Minsk (Biélorussie), un accord de cessez-le-feu a été difficilement négocié par Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande, et les parties du conflit ukrainien, Petro Porochenko et les représentants des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.
Plus de 10 000 personnes auraient perdu la vie depuis le début du conflit dans l'est de l'Ukraine.
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