Une des premières actions du général James Mattis, le nouveau secrétaire d'Etat à la Défense des Etats-Unis, a été de demander un examen détaillé du dernier avion de chasse de Lockheed Martin, le Joint strike fighter F-35 (JSF), a annoncé le Pentagone vendredi 27 janvier.
«Le but de cet examen est de prendre des décisions sur le programme [du F-35] et sur son budget en connaissance de cause, tout en reconnaissant son importance cruciale», a déclaré Jeff Davis, le porte-parole du Pentagone. L'audit ordonné par le général Mattis a entre autre pour but de trouver des moyens de réduire le coût du F-35.
Depuis son investiture, le JSF a été pointé du doigt par Donald Trump, qui estime que son coût est «hors de contrôle», et que «des milliards de dollars» pourraient être économisés.
Le coup de pression du président américain a déjà porté ses fruits. Il annoncé le 30 janvier avoir reçu une remise de 600 millions de dollars de la part de Lockheed Martin sur la livraison des 90 prochains avions. «J'apprécie que Lockheed Martin soit si réactif», s'est-il réjoui.
Le F-35 est le programme militaire le plus cher de l'histoire du Pentagone, qui d'ici fin 2018 aura coûté 400 milliards de dollars pour 2 457 avions. Plus encore, sur les 55 ans de durée de vie du programme, le coût total s'élèvera à 1 500 milliards de dollars.
En dépit de son coût exorbitant, l'avion présente de graves défaillances. Selon un rapport du think tank spécialisé dans l'industrie militaire National Security Network, en combat, le F-35 se trouve «moins manœuvrable que les avions adverses, dispose de moins de munitions, d'une moins grande portée et est visible sur leurs radars».
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, potentiel acquéreur, avait résumé simplement l'affaire lors d'un débat parlementaire en juin dernier : «le F-35 ne marche pas et est loin de marcher.»
Alors à quoi aurait pu servir les fonds utilisés à construire un avion qui ne marche pas ? A payer l'Université pendant 20 ans à tous les étudiants américains par exemple, répond un journaliste du Wall Street Journal.
Il y a bien d'autres moyens de dépenser 1 500 milliards de dollars de deniers publics. Alors que Donald Trump vient d'abroger «Obamacare» – la réforme de santé mis en place par Barack Obama – parce que trop coûteuse, cette somme aurait permis de payer quatre ans d'assurance maladie à tous les américains. Ou encore à renflouer les étudiants qui croulent sous les dettes outre-atlantique (1 300 milliards de dollars). Voire à régler la facture du budget total de la défense américain, pour plus de deux ans (636 milliards par an).
Ou plus simplement, à faire un don à tous les américains de 4 500 dollars, une mesure qui aurait certainement trouvé ses défenseurs.