Selon un document du tribunal fédéral vu par l'AFP, la juge fédérale de Brooklyn, Ann Donnelly, qui avait été saisie par plusieurs associations de défense des droits de l'homme, dont la puissante Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union - ACLU), a ordonné aux autorités américaines de ne procéder à aucune expulsion de ressortissant iranien, irakien, yéménite, somalien, libyen, syrien ou soudanais disposant des papiers l'autorisant à entrer sur le territoire des Etats-Unis.
«C'est une journée remarquable», a déclaré victorieusement le directeur de l'ACLU, Anthony Romero, à sa sortie de l'audition d'urgence.
«Cela montre que quand le président Trump adopte des lois ou des décrets qui sont inconstitutionnels et illégaux, les tribunaux sont là pour défendre les droits de tous», a-t-il ajouté.
Même si l'affaire est loin d'être terminée et qu'une nouvelle audition devrait avoir lieu en février, a précisé l'avocat de l'ACLU Lee Gelernt, «l'important ce soir était que personne ne soit remis dans un avion».
Il a également indiqué que la juge avait ordonné au gouvernement de communiquer la liste de toutes les personnes interpellées dans les aéroports américains depuis le soir du 27 janvier. C'est à cette date en effet que Donald Trump avait signé un nouveau décret interdisant pour une durée de trois mois aux ressortissants de sept pays, à savoir l'Iran, l'Irak, la Somalie, le Soudan, la Libye, la Syrie et le Yémende pénétrer sur le sol américain. But de cette mesure ? Lutter plus efficacement contre le terrorisme.
Des dizaines de ressortissants des sept pays concernés ont été arrêtés dans de nombreux aéroports des Etats-Unis suite à la signature de ce décret, sans qu'on connaisse leur nombre exact.
En plus de la plainte déposée par les associations, de nombreuses manifestations étaient en cours dans les aéroports pour demander la libération de ces ressortissants, qui disposent pour la plupart de visas en règle, voire même parfois de la carte verte, titre de séjour américain.