International

Brexit, Chine, Trump : le milliardaire controversé George Soros sort sa boule de cristal à Davos

Connu pour ses activités politiques et accusé par certains de tenter de déstabiliser des gouvernements, le richissime philanthrope américain n’a pas, entre l’élection de Trump et le Brexit, beaucoup apprécié l’année qui s’est écoulée.

L'effondrement de l'UE : une catastrophe ?

Concédant que l’Union européenne (UE) était devenue trop complexe et éloignée de ses citoyens, le milliardaire George Soros a invité les élites politiques à reconnaître qu’elles étaient «responsables de l’effondrement» que connait actuellement l'Union, lors d’un dîner annuel au Forum économique de Davos, en Suisse, le 19 janvier.

Se disant confiant que l’Europe ne se désintégrerait pas totalement, contrairement à ce qu'il déclarait il y a quelques mois, il a tout de même mis en garde que si tel devait être le cas, les conséquences «seraient terribles».

«L’année passée a été un désastre avec le Brexit» et les autres élections européennes, a par ailleurs déploré George Soros.

Le Brexit, un «divorce amer» pour Soros

Alors que le Premier ministre du Royaume-Uni Theresa May a récemment dévoilé ses plans pour négocier la sortie de son pays de l’Union européenne, le richissime philanthrope a estimé que cette dernière ne resterait pas longtemps au pouvoir en raison, selon lui, de divisions dans son gouvernement.

Tandis qu’une majorité de Britanniques s’était prononcée en faveur du Brexit lors d’un référendum en juin 2016, l’Américain a estimé qu’un «divorce amer» entre Londres et Bruxelles, qui sera selon lui «un long processus», serait catastrophique pour les deux parties.

«Des gens comme moi voudraient voir Trump échouer»

Après avoir soutenu financièrement la candidate démocrate Hillary Clinton durant l’élection présidentielle américaine, le milliardaire a tiré à boulets rouges sur Donald Trump, qu’il a qualifié d’«aspirant dictateur». 

«Je suis personnellement convaincu qu’il va échouer» a-t-il poursuivi, précisant qu’il ne disait pas cela parce que «des gens comme [lui-même] voudraient le voir échouer».

«Pour l’instant, l’incertitude est à son sommet», a poursuivi George Soros, à quelques heures de l’investiture du successeur de Barack Obama.

Estimant que le rêve des marchés était «devenu réalité» après l’élection de novembre 2016, il a assuré que ceux-ci avaient déchanté lors des appels du président élu à renforcer les taxes frontalières et à quitter le Partenariat Trans-Pacifique, rendant ses futures décisions «impossibles à prédire».

La Chine, vers une société fermée ?

Evoquant l’avenir des relations internationales, George Soros a estimé, écorchant une nouvelle fois le nouveau président américain : «Trump fera plus pour rendre la Chine acceptable comme acteur de premier plan de la communauté internationale que les Chinois ne pourraient le faire eux-mêmes.»

Il a ensuite jugé que Pékin n’avait pas réussi à modifier son modèle de croissance économique et n’y parviendrait sans doute pas au cours des deux prochaines années. Quant au dirigeant chinois Xi Jinping, le milliardaire américain l’a accusé de vouloir mener son pays vers une société de plus en plus fermée.

Dirigeant de la fondation Open Society (OSF), George Soros utilise sa fortune pour financer plus ou moins directement divers mouvements d’oppositions dans le monde, comme, par exemple, les activistes ukrainiens du Maïdan. Il l’avait reconnu sur la chaîne américaine CNN en 2014.

Récemment, le gouvernement hongrois, l’accusant de «servir le capitalisme mondial et soutenir le politiquement correct contre les gouvernements nationaux», avait déclaré vouloir se débarrasser de toutes les ONG financées par le milliardaire américain.

Lire aussi : La Hongrie veut se débarrasser des ONG de George Soros