«Environ 90 personnes ont été tuées lorsqu'un avion de l'armée nigériane a [...] largué deux bombes au milieu de la ville de Rann, qui accueille des milliers de personnes déplacées», a indiqué MSF dans un communiqué publié le 20 janvier.
«Au moment de l'attaque, une distribution d'aide était en cours», a-t-on poursuivi.
«Ce chiffre doit être confirmé. Les victimes de cet épouvantable événement méritent que la lumière soit faite sur ce qui s'est passé et sur les circonstances dans lesquelles cette attaque a eu lieu», a déclaré le directeur général de MSF, Bruno Jochum, dans le communiqué.
«Beaucoup de survivants auront besoin de soins de longue durée et d'un soutien pour l'avenir», a-t-il ajouté.
Le bombardement a eu lieu le 17 janvier à Rann où près de 40 000 personnes ont trouvé refuge après avoir fui les violences du groupe islamiste nigérian Boko Haram. La première bombe est tombée à 12h35 à quelques mètres seulement du bureau de la Croix-Rouge. Cinq minutes plus tard, l’avion a fait une seconde rotation et a lâché une deuxième bombe.
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Une liste de 20 témoins a déjà été établie, et le comité, composé de hauts responsables militaires, devra présenter son rapport au plus tard le 2 février, a indiqué l'armée dans un communiqué. Aucun journaliste n'a été autorisé à se rendre sur les lieux.
L'armée nigériane mène une guerre quasiment à huis clos contre Boko Haram. Depuis 2009, date du début de l'insurrection armée du groupe islamiste, le conflit a fait plus de 20 000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.
Jusqu'à très récemment, les agences d'aide locales et internationales n'avaient pu se rendre à Rann en raison notamment des mauvaises routes et de l'insécurité, bien que les populations de manquent de tout, et principalement de nourriture.