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Des troupes ouest-africaines prêtes à intervenir en Gambie, ultime médiation de la Mauritanie

Les troupes de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest se tiennent prêtes à intervenir en Gambie à partir du Sénégal en cas d'échec des efforts diplomatiques d'ici à minuit GMT pour convaincre Yahya Jammeh de céder le pouvoir à Adama Barrow.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé mercredi soir pour une ultime médiation à Banjul, où se sont rendues depuis décembre deux missions de dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) pour amener Yahya Jammeh à céder son fauteuil, sans succès.

La Mauritanie n'est pour autant pas membre de la Cédéao. «Notre proposition de solution est indépendante de toutes les autres, nous l'avons minutieusement préparée [depuis décembre]» , a déclaré à l'AFP à Nouakchott un haut responsable de la diplomatie mauritanienne.

Dans le même temps, des troupes ouest-africaines se tenaient prêtes à intervenir en cas d'échec de la négociation, la Cédéao ayant à plusieurs reprises averti qu'elle pourrait avoir recours à la force en dernier ressort.

Parmi les pays ayant déployé des soldats, figurent le Nigeria, poids lourd régional, et le Sénégal, unique voisin terrestre de la Gambie, une ex-colonie britannique de moins de deux millions d'habitants.

«L'ultimatum prend fin à minuit [le mercredi 18 janvier]», à l'expiration du mandat de Jammeh, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée sénégalaise, le colonel Abdou Ndiaye.

«Si la solution politique échoue, nous allons engager» les opérations en Gambie, a ajouté le colonel Ndiaye, confirmant des mouvements de soldats sénégalais vers les frontières entre les deux pays.

L'armée de l'air nigériane a de son côté annoncé mercredi avoir envoyé 200 hommes et des avions au Sénégal, précisant que ce déploiement était destiné à une éventuelle intervention en Gambie.

Le climat dans ce pays s'est encore alourdi lorsque Yahya Jammeh a décrété mardi l'état d'urgence pour 90 jours, avec l'approbation de l'Assemblée nationale.

Une vague de départs a été observée parmi les touristes, en majorité des Britanniques et des Néerlandais attirés par les plages de sable fin de ce pays, à la suite de consignes de leurs gouvernements respectifs. Mercredi à la mi-journée, les plages étaient désertées, abandonnées à des employés désœuvrés et à des chèvres.