Cinq jours avant que Barack Obama n'annonce qu’il graciait l’ancien analyste de l’armée américaine Chelsea Manning ainsi que 208 autres personnes, WikiLeaks avait tweeté que Julian Assange accepterait d’être extradé aux Etats-Unis si le président américain faisait preuve de clémence envers Chelsea Manning. Le fondateur de Wikileaks, qui est réfugié dans l’ambassade équatorienne de Londres depuis 2012, a toujours refusé de se plier à une mesure d'extradition vers la Suède, où il est accusé de viol, ce dont il s'est toujours défendu. Assange a toujours vu dans les efforts suédois pour le faire quitter l'ambassade équatorienne un moyen pour l’extrader ensuite vers les Etats-Unis, qui enquêtent sur les activités de Wikileaks.
En réponse à l’annonce de Barack Obama, WikiLeaks et Julian Assange ont publié un communiqué en remerciant «tous ceux qui avaient lutté pour la clémence en faveur de Chelsea Manning». «Manning est un héros dont le courage doit être applaudi. Les journalistes, les éditeurs et leurs sources servent l’intérêt du public et promeuvent la démocratie en diffusant des informations authentiques sur des questions clés, telles que les violations des droits de l’homme et les actions illégales des responsables gouvernementaux. Ils ne doivent pas être poursuivis», affirme ce communiqué. Julian Assange a également appelé Washington à «mettre immédiatement fin» à sa guerre contre «les lanceurs d’alerte et les éditeurs comme Wikileaks et [lui]-même».
Si le fondateur du site n’a pas précisé s’il tiendrait sa promesse et prendrait le risque d’être extradé vers les Etats-Unis où il pourrait être accusé d’espionnage, son avocat, Melinda Taylor, a assuré qu'Asange respectait tout ce qu'il disait. Selon elle, les autorités américaines ont affirmé qu’il y avait des poursuites contre Julian Assange mais «aucune demande d’extradition».
Néanmoins, la mesure prise par Obama pourrait paradoxalement aider Assange à ne pas être extradé. En effet, si Manning sera bien libre en mai, il ne s'agit sur le papier pas tant d'une grâce - qu'Assange avait exigée en échange de sa potentielle extradition - que d'une réduction de peine. Assange aurait donc là une raison à invoquer pour ne pas se plier à la volonté américaine.
Reste que le fondateur de Wikileaks a fait savoir qu'il serait prêt à se rendre aux Etats-Unis, à «condition que ses droits soient garantis»
Certains internautes estiment que la commutation de peine de Chelsea Manning servirait de piège pour faire sortir Julian Assange de son abri qu'est l’ambassade équatorienne à Londres.
Il est peu probable que Julian Assange fasse ses valises et quitte Londres tant que Barack Obama est encore président et il semble plus vraisemblable qu'il soit fixé sur son destin lors du mandat de Donald Trump.