Devant l'immeuble du centre de Londres où se trouve sa société spécialisée en intelligence économique, Orbis, les journalistes sont aux aguets. La presse britannique, notamment le Telegraph et le Daily Mail ont entrepris de traquer l'ancien espion et vont jusqu'à mener des enquêtes de voisinage près de sa résidence principale, à Wokingham dans le sud-ouest du Grand Londres.
L'auteur du rapport truffé d'erreurs factuelles et d'informations invérifiables, Christopher Steele, serait «terrifié concernant sa sécurité», croit savoir le Telegraph et pourrait même avoir déjà fui à l'étranger. L'ancien espion aurait ainsi quitté son domicile dès que son nom a été rendu public le 11 janvier 2017. Selon une source citée par le quotidien britannique, il craindrait même des représailles, non seulement rapides mais aussi dangereuses.
Le rapport qu'aurait écrit Christopher Steele fait état d'une supposée collusion entre le Kremlin et Donald Trump. Il est même question de chantage, le document alléguant l'existence d'une sextape compromettante pour le prochain président des Etats-Unis. La Russie serait en possession de ces documents et les utiliserait pour faire chanter Donald Trump, telle est la thèse du rapport.
Depuis la publication par BuzzFeed le 10 janvier 2017 de l'intégralité de ce rapport de 35 pages, les révélations se succèdent autant sur la source du document que sur son parcours et sur la façon dont il est arrivé entre les mains du FBI.
Christopher Steele a ainsi été identifié par le Wall Street Journal comme l'auteur du rapport sur Donald Trump, fourni au FBI par le sénateur John McCain. Selon le Daily Mail, l'intermédiaire serait l'actuel ambassadeur britannique Tim Barrow. Le rapport a vraisemblablement été financé par des représentants du Parti républicain mais aussi par des membres du Parti démocrate, affirme le journal britannique. Tim Barrow pour sa part s'est rendu à Washington au mois de juillet, ce qui ajoute aux suspicions concernant le tout nouvel ambassadeur britannique auprès de l'Union européenne.