En 2016, l'Etat allemand n'a reconduit à la frontière qu'une petite minorité des demandeurs d'asile en provenance du Maghreb dont les dossiers ont été refusés par les autorités. De janvier à novembre, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur relayés par le journal Die Zeit, ce sont en effet 386 personnes qui ont été expulsées dans un pays d'Afrique du Nord, alors que plus de 8 000 individus ont vu leur dossier rejeté après examen par l'Administration fédérale des migrations et des réfugiés.
L'explication tient aux nombreuses difficultés concrètes que posent les expulsions. Qu'il s'agisse de raisons médicales ou de l'absence de documents de la part de leur pays d'origine, les conditions ne sont que rarement réunies pour permettre l'expulsion des clandestins demandée par la justice.
Au printemps 2016, le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière avait pourtant effectué une tournée au Maghreb, rencontrant ses homologues tunisien, marocain et algérien afin d'améliorer la coopération de ces Etats dans le cadre des expulsions. Début janvier 2017, le ministre avait à nouveau affirmé vouloir accélérer les expulsions des arrivants dont le dossier d'asile a été rejeté après l'attentat de Berlin, dont l'auteur, Anis Amri, était un Tunisien dont la demande d'asile avait été rejetée en juin 2016 sans qu'il soit expulsé.