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Pékin menace de rompre ses liens avec Washington si Trump renonce à la politique d’une seule Chine

Si le président élu américain rompt avec la politique «d’une seule Chine», les Chinois appelleront leur gouvernement à «se venger», a mis en garde un éditorialiste du Global Times après que la présidente taiwanaise a fait escale à Houston.

«Trump doit encore être investi, et il n’y a pas lieu pour Pékin de sacrifier ses liens bilatéraux à cause de Taïwan. Mais s’il rompt avec la politique d’une seule Chine après son arrivée au pouvoir, le pays est pleinement prêt. Pékin est prêt à rompre ses liens avec les Etats-Unis en cas de nécessité. Nous voulons voir si les électeurs américains continuent de soutenir leur président si celui-ci ruine les relations sino-américaines et déstabilise l’ensemble de la région Asie-Pacifique», lit-on dans un éditorial du journal Global Times, titre possédé par le parti Communiste chinois.

Le journal prévient que les Chinois demanderont au gouvernement de «prendre des mesures de rétorsion» contre les Etats-Unis si Washington rompt avec la politique d’une seule Chine selon laquelle la Chine est une et unie et que Hong Kong, Macao, Taïwan, le Tibet et le Xinjiang font partie de ce territoire unifié. «Il n’y a pas de place pour le marchandage», prévient le Global Times.

Cet article apparait après la rencontre entre le gouverneur du Texas Greg Abbott, le sénateur du Texas Ted Cruz et la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen lors de son escale à Houston en route vers l’Amérique centrale. A noter que la Chine ne reconnaît pas Taïwan en tant que pays souverain.

Peu après cette rencontre, Ted Cruz a révélé que la délégation de Houston avait reçu une lettre du consulat chinois leur demandant de ne pas entrer en contact avec la présidente Tsai Ing-wen. Il a durement commenté cette lettre : «La Chine doit comprendre qu’aux Etats-Unis, nous décidons nous-mêmes qui nous voulons rencontrer. Il ne s’agit pas de la Chine. Il s’agit des relations des Etats-Unis avec Taïwan, un allié que nous sommes légalement responsables de défendre… Nous continuons de rencontrer tout le monde, notamment les Taïwanais, comme nous le souhaitons.»

Le Global Times estime cependant que le principe de la politique d’une seule Chine «n’est pas une demande capricieuse de la Chine envers les présidents américains, mais une obligation des présidents des Etats-Unis de maintenir les relations sino-américaines».

La question de l’indépendance de Taïwan est l’une des questions les plus délicates de la politique étrangère chinoise. Pékin considère la petite île située à 80 kilomètres de sa côté sud-est comme une province rebelle et tout contact entre Taïwan et des gouvernements étrangers subit de lourdes critiques de la part des autorités chinoises.